“Soit la BCE intervient”, soit “c’est la catastrophe”, met en garde un responsable polonais

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à Bruxelles le 21 octobre 2011 (Photo : Georges Gobet)

[21/11/2011 09:17:40] FRANCFORT (AFP) Le ministre polonais des Finances a jugé lundi que les Européens avaient le choix entre “une intervention massive de la BCE” pour sauver la zone euro, et “la catastrophe” d’un “désastre économique historique”, dans une interview à la Frankfurter Allgemeine Zeitung.

“Les dangers de contamination sont aujourd’hui plus grands que jamais, et les sommes dont nous avons besoin pour les stopper ont grandi car nous n’avons pas agi assez rapidement”, a déclaré Jacek Rostowski au quotidien allemand.

La mise en place du fonds de stabilisation financière FESF a trop tardé pour jouer son rôle de pare-feu, et la BCE doit maintenant agir, “pour assurer la stabilité de la zone euro, son mandat”.

“Nous sommes devant un choix horrible. Dans l’ordre des horreurs, l’alternative est la suivante: soit une intervention massive de la BCE, soit la catastrophe”, selon lui.

Le ministre, qui avait évoqué en septembre le risque d’un conflit armé en Europe si la crise de l’euro devait conduire à l’éclatement de l’UE, dans un discours aux accents dramatiques devant le Parlement européen à Strasbourg, s’est dit lundi “encore moins rassuré” deux mois après.

“Le risque est celui d’un désastre économique historique, qui comme la grande dépression des années 1930 conduirait au final l’Europe dans la guerre”, a-t-il ajouté.

La Banque centrale européenne (BCE) se refuse à jouer le rôle de prêteur en dernier ressort des Etats européens en rachetant de manière illimitée des obligations souveraines, qu’elle n’acquiert qu’au compte gouttes et sur le marché secondaire.

Lundi, le chef de la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD) l’a appelée à “éviter que ce que l’on voit actuellement, une forme de panique, ne fasse tâche d’huile”, dans une interview au Financial Times Deutschland.

Les réticences allemandes à une intervention supplémentaire de la BCE, fondées sur la crainte d’un retour de l’hyperinflation des années 1920 n’ont pas lieu d’être: “Même si l’on a eu une fois une mauvaise expérience dans le passé avec une inondation, quand il y a le feu, il faut verser de l’eau pour l’éteindre”, a jugé Thomas Mirow.