Allemagne : la Bundesbank abaisse sa prévision de croissance 2012

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é dans une usine de Siemens à Berlin le 12 octobre 2011 (Photo : Michele Tantussi)

[21/11/2011 13:55:10] FRANCFORT (AFP) La Bundesbank a à son tour fortement révisé à la baisse lundi sa prévision de croissance pour l’Allemagne l’an prochain, qui prend la forme d’une fourchette comprise entre 0,5% et 1%, contre 1,8% jusqu’à présent.

“Un ralentissement de la conjoncture est à prévoir pour l’année prochaine, ce qui rend réaliste un scénario de base avec une hausse du Produit intérieur brut (PIB) comprise entre 0,5% et 1%”, écrit la Banque centrale allemande dans son rapport de novembre.

En octobre, le gouvernement allemand avait déjà revu sensiblement à la baisse sa prévision de croissance pour 2012, à 1% contre 1,8% jusque là. Les prévisions des économistes, et notamment des cinq instituts auteurs d’un rapport semestriel très suivi sur la conjoncture allemande, ont également été ajustées à la baisse. Ces instituts attendent dorénavant une croissance de 0,8% l’an prochain.

L’un d’eux, l’IW de Cologne, a publié lundi les résultats de son enquête de conjoncture d’automne, et fait état du relatif optimisme des entreprises du pays, dont la majorité tablent certes sur un fléchissement de la dynamique, mais pas sur une récession.

“Au vu des données dont nous disposons aujourd’hui, nous n’attendons pas de récession”, a commenté lors d’une conférence de presse le directeur de l’IW, Michael Hüther. Néanmoins “les risques de récession ont augmenté”.

Sur fond d’aggravation de la crise de la dette en zone euro et de turbulences sur les marchés financiers, c’est l’incertitude qui domine chez les industriels allemands.

“Les entreprises ne savent pas ce qui les attend”, a expliqué M. Hüther. Et cette incertitude crée sa propre dynamique, chacun étant un peu plus prudent, un peu plus enclin à différer des projets d’investissement, “ce qui accélère le ralentissement, sans événement particulier”.

Le moteur de la croissance allemande devrait se déplacer du commerce extérieur vers la consommation intérieure, pronostique pour sa part la Bundesbank, qui ne s’attend “pas à de forts changements sur le marché du travail”, actuellement en bonne santé.

Mais “de nombreux facteurs de risque” pèsent actuellement: ainsi “une longue phase de faible croissance n’est pas à exclure si la crise de la dette publique en Europe s’intensifie”, poursuit-elle.

Pour cette année, la Buba table sur une croissance de 3,1% et Berlin de 2,9%, grâce notamment à un début d’année très dynamique.