à Tokyo le 22 novembre 2011 (Photo : Yoshikazu Tsuno) |
[22/11/2011 10:24:05] TOKYO (AFP) Les Bourses de Tokyo et Osaka ont annoncé mardi qu’elles prévoyaient de fusionner en janvier 2013, afin de créer une place financière japonaise capable de supporter la montée en puissance de ses concurrentes asiatiques.
Si ce projet aboutit, la société boursière issue de cette fusion deviendra la troisième plus importante au monde en termes de capitalisation, derrière NYSE Euronext et Nasdaq OMX, mais devant le London Stock Exchange.
“L’importance des marchés japonais diminue, que ce soit dans notre pays ou à l’étranger, parce qu’ils ne répondent pas aux attentes des clients en termes de facilité d’usage et d’efficacité”, a déploré le président de l’Osaka Stock Exchange (OSE), Michio Yoneda, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue du Tokyo Stock Exchange (TSE).
La taille des deux plus grandes Bourses japonaises souffre en effet de la comparaison face à celle de leurs homologues occidentales, elles-mêmes lancées dans une course au regroupement.
Les opérateurs boursiers NYSE Euronext et Deutsche Börse préparent ainsi une fusion qui réunirait, au sein du plus grand groupe planétaire, les places de New York, Francfort, Paris, Bruxelles ou encore Lisbonne.
Afin d’affronter les Bourses asiatiques en croissance, comme celles de Hong Kong et Shanghai (Chine), le TSE et l’OSE ont dit vouloir “étendre leur dimension, diversifier leurs instruments financiers et réduire les coûts”.
“Cette intégration va rendre plus pratiques les transactions pour les opérateurs et augmenter les flux de capitaux sur le marché”, a affirmé le président du TSE, Atsushi Saito, y voyant “un soutien important à la reprise du Japon”, troisième puissance économique mondiale.
Les deux places japonaises, sorties affaiblies du dégonflement de la bulle financière au Japon dans les années 90, connaissent de nouvelles difficultés depuis la crise financière de 2008-2009.
Elles ont de surcroît enduré de fortes tensions cette année après la catastrophe naturelle et l’accident nucléaire qui ont touché le nord-est du Japon en mars, provoquant un mini-crack boursier à Tokyo.
A l’instar de leurs homologues étrangères, elles ont aussi subi des mouvements de panique estivaux entraînés par la crise de la dette en Europe et aux Etats-Unis.
L’indice des valeurs vedettes de la Bourse de Tokyo, le Nikkei 225, a clôturé mardi à quelque 8.300 points, contre plus de 15.000 il y a quatre ans.
Ces difficultés ont poussé le TSE et l’OSE à accélérer leurs discussions sur une fusion évoquée depuis des années mais jamais concrétisée, malgré les fortes incitations de l’Etat nippon espérant la création d’un “champion” national de la cotation.
M. Yoneda a souligné que les deux entités, “conscientes de l’urgence”, voulaient désormais “aller vite”.
Concrètement, une fois obtenu l’accord des autorités de la concurrence, le TSE, spécialisé notamment dans les marchés d’actions, va lancer en milieu d’année prochaine une OPA amicale sur l’OSE, très présent sur les produits dérivés.
Le TSE va racheter chaque action de l’OSE à 480.000 yens, au-dessus de la valeur actuelle du titre qui a clôturé mardi à 440.500 yens. La valeur de la Bourse de Tokyo, qui n’est pas cotée contrairement à celle d’Osaka, sera fixée à environ 1,7 fois la valeur de son homologue de la région industrielle du Kansai (ouest de la grande île de Honshu).
L’OPA complétée, l’OSE deviendra une filiale du TSE, puis les deux entités fusionneront en une seule holding, selon le plan élaboré par les deux Bourses.
La nouvelle entité, provisoirement baptisée Japan Exchange Group, devrait être présidée par l’actuel président du TSE, le président de l’OSE devant prendre le poste de directeur exécutif.
Hormis des économies par synergie évaluées à 7 milliards de yens par an (67 millions d’euros), la fusion permettra aux deux Bourses de réduire les coûts de modernisation de leurs systèmes de transactions.