ées, les 21 octobre 2011 à Paris (Photo : Jacques Demarthon) |
[23/11/2011 16:56:46] PARIS (AFP) Dix ans après avoir brutalement fermé boutique en France, laissant 1.700 salariés sur le carreau, l’enseigne britannique Marks & Spencer rouvrira ses portes jeudi à 11H30 au numéro 100 de l’avenue des Champs-Elysées.
Ce premier magasin de l’enseigne, connue pour ses scones, ses plats anglo-indiens et ses vêtements avec plusieurs longueurs au choix, proposera sur 1.400 mètres carrés et trois étages une sélection de son offre d’habillement femme, lingerie et alimentation, en attendant l’ouverture de magasins plus grands dans des centres commerciaux de la région parisienne.
Marks & Spencer, une des principales chaînes britanniques avec un positionnement haut-de-gamme comparable à Monoprix, a également signé des contrats pour trois autres magasins plus grands.
Elle pourra présenter tout son catalogue sur 6.900 mètres carrés dans le centre commercial So Ouest qui doit ouvrir à l’automne 2012 à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), sur 4.500 mètres carrés au printemps 2013 dans le centre Beaugrenelle, proche de la Tour Eiffel, et 4.700 mètres carrés dans le centre commercial Aéroville, près de Roissy, qui ouvrira fin 2013.
“Deux autres boutiques Marks & Spencer sont également en cours de négociation à Paris”, indique le groupe, qui a déjà ouvert en octobre son site marchand français.
ées, les 21 octobre 2011 à Paris (Photo : Jacques Demarthon) |
Marks & Spencer “cherche actuellement des sites pour ouvrir des magasins Simply Food dans la capitale et alentours”, ajoute-t-elle à propos de ses supérettes alimentaires.
Selon la presse, elle devrait aussi s’installer au Carrousel du Louvre à la place de Virgin.
Désormais, elle veut se développer à l’international pour réduire sa dépendance aux cycles économiques britanniques.
Il y a dix ans, confrontée à un effondrement de son bénéfice, elle s’était repliée au Royaume-Uni, et avait fermé ses 38 magasins d’Europe continentale dont 18 en France, choquant ses employés français qui avaient appris la fermeture par e-mail ou dans les médias.
L’annonce avait déclenché un conflit social de plusieurs mois, très médiatisé, et un tollé dans la classe politique. En 2005, l’ex-PDG Luc Vandevelde, avait été condamné à 3.750 euros d’amende pour entrave au Comité d’entreprise.
Entre-temps, le marché français est devenu beaucoup plus concurrentiel, sur le “snacking” avec le développement de la restauration rapide haut de gamme sous l’impulsion de Cojean et des magasins de proximité type Monop, comme sur le textile, avec l’offensive des enseignes comme Zara et H&M.
“Des clients avaient déploré leur départ, mais maintenant, ils ont pris d’autres habitudes de consommation”, relève Bernard Aimé, secrétaire national de la Fédération des services CFDT, souhaitant que les salariés qui ont eu “de grosses difficultés pour s’en sortir” bénéficient d’une priorité d’embauche.
Les Parisiens qui connaissaient l’enseigne ne devraient pas leur tenir rigueur mais “leur faire une fête”, prévoit Bernard Boutboul, directeur du cabinet spécialisé Gira conseil. “Les consommateurs parisiens nous parlent régulièrement de leurs sanchwiches avec une certaine nostalgie”.
“Hormis la question de la fermeture brutale”, les Français “ont gardé une très bonne image en termes de qualité”, souligne Evelyne Chaballier, directrice des études économiques et prospectives à l’Institut français de la mode (IFM).
“S’ils apportent quelque chose au marché, on efface l’ardoise. Et les jeunes consommateurs ne se rappellent pas, ça fait dix ans”, relève-t-elle. Sur la lingerie notamment, “certains acteurs doivent regarder leur retour avec inquiétude, ils ont manqué aux femmes”.