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| à journaux à Paris (Photo : Hocine Zaourar) |
[23/11/2011 17:36:12] LIMOGES (AFP) L’entreprise Rivet Presse Édition, basée à Limoges, a annoncé mercredi être en mesure de mettre en place en 2012 un nouveau procédé d’impression numérique des journaux, proposant “un nouveau modèle économique éditorial capable de soutenir la rénovation” de la presse écrite.
Baptisé “Projet SyNAPsE”, ce procédé est selon Christian Sirieix, directeur de Rivet presse édition, “unique en France, en Europe et dans le monde”.
“Depuis 2008 nous réfléchissons au moyen de proposer de nouveaux modes d’édition aux journaux papier en tenant compte de la situation économique dramatique qui les impacte fortement”, a-t-il expliqué à l’AFP.
Associée aux industriels ManRoland et OCE, Rivet Presse Edition a ainsi développé un prototype de rotative numérique qui permettra d’imprimer en “tout couleur” mais aussi d’imprimer la quantité de journaux souhaitée par les sociétés d’édition, les chiffres pouvant évoluer d’un jour à l’autre.
Sur une même chaîne de production plusieurs titres différents pourront être imprimés et sortis dans l’ordre souhaité par le distributeur.
Mieux encore, sur un même titre, la chaîne de production sera capable d’éditer des journaux “à la carte”, c’est à dire un tronc commun autour duquel des rubriques pourront être ajoutées ou enlevées d’un jour sur l’autre selon les intérêts de lecture de chaque abonné.
Selon M. Sirieix, le coût de production de ce journal “à la carte” devrait se situer “environ 10% en dessous des coûts actuels” et le coût de distribution devrait être considérablement amoindri par le fait que des journaux nationaux pourront désormais faire imprimer sur place les journaux destinés à leurs abonnés locaux.
Parallèlement, les titres nationaux tributaires des circuits de distribution actuels, pourraient ainsi reculer considérablement leur horaire de bouclage.
Les deux chaînes de production dont entend se doter l’entreprise ne permettront d’éditer que 40.000 exemplaires de presse tout titres confondus. “Cela correspond à peu près à la demande en journaux dans la zone de diffusion que nous visons et qui se situe dans un rayon de 01H30 de transport autour de notre siège. Au-dessus de ce temps, le bénéfice tiré en terme de distribution est perdu”, précise le directeur.
Christian Sirieix estime que ce procédé “révolutionnaire”, n’est “viable que dans la mutualisation” et assure que ce projet n’a pas pour objet de freiner la concurrence mais au contraire de “donner l’exemple”.
Le projet SyNAPsE vise à faire du siège limougeaud “la vitrine du procédé, il n’a pas vocation à absorber les marchés des voisins mais au contraire à les encourager à se doter du même outil dès l’horizon 2014”, souligne-t-il.
Le coût du projet est d’environ 10 millions d’euros dont huit seront investis dans les machines relatives au procédé d’impression numérique et deux à la construction d’un siège social plus grand.
L’investissement sera financé sur les fonds propres de l’entreprise, des prêts bancaires, l’aide de la région Limousin et celle liée à la rénovation de la presse, actuellement en négociation avec le ministère de la Culture et pour laquelle le “projet SyNAPsE” est allé chercher l’appui du Syndicat de la presse quotidienne nationale.
