Le futur ministre du Tourisme tunisien nous viendra du parti Ettakatol. C’est en effet à ce parti que revient le privilège de trouver le profil qu’il faut à ce portefeuille pour le prochain gouvernement d’union nationale. Une semaine en main pour trouver la perle rare. Une perle qui prendrait, selon certaines rumeurs, le nom de Lyes Fakhfakh.
«Difficile de croire en la finesse de ce profil pour notre secteur vu qu’il n’y connaît pas grand-chose … On ne va pas recommencer avec un novice en la matière!…», déclare de suite SBM, opérateur touristique, faisant référence à Mehdi Houas, l’actuel ministre du Tourisme et du Commerce. «Le secteur a besoin d’un rassembleur et d’une personne qui connaît autant le domaine que les professionnels. Ils ne vont pas choisir un profil qui va encore perdre un temps fou à comprendre les tenants et les aboutissants tout de même!». Voilà ce qui explique une partie de certaines opinions et inquiétudes entourant l’attente de la nomination du prochain ministre du Tourisme qui sera délesté du poids du Commerce.
Bien que l’information soit loin d’être officielle encore moins définitive, le nom de Lyes Fakhfakh fait déjà grincer les dents. Certains professionnels s’étonnent du fait que personne du Parti Ettakatol ne se soit approché d’eux pour échanger ne serait-ce que des avis. Ceci porte à croire que le poste pourrait être brigué par un politique. Sauf qu’un politique qui connaît bien le secteur du tourisme du côté d’Ettakatol ne semble pas aussi évident. Pour le moment, Ettakatol ne laisse rien filtrer.
Ceci dit, Ettakatol a été l’un des rares et le premier parti politique à avoir présenté sa vision du tourisme pendant la campagne électorale pour l’Assemblée constituante. Portée par des jeunes du parti et chapeautée par Khallil Zaouiya, une rencontre avec les professionnels avait été consacré au secteur.
Aujourd’hui et suite à la répartition des portefeuilles entre les différents partis politiques, le choix des ministres met en avant plusieurs dimensions: Comment les partis politiques rajeunissent ou pas leurs leaderships? Comment gérer les priorités et ne pas tomber dans une démarche de récompense aux militants âgés ou fidèles pour leur soutien et engagement? Comment choisir entre la technicité et le politique à un moment aussi délicat qu’une transition démocratique?
Il ne reste que quelques jours pour être fixé. Mais s’il y a un secteur où le profil est bien assez délicat, c’est bien celui du tourisme. Le secteur est détenu par les mains de privés qui ont eu le temps de constater le désastre que c’est de se retrouver avec un ministre qui n’y connaît pas grand-chose au secteur. L’administration a aussi eu le temps de voir combien coûte un divorce avec les professionnels. Le tout dans un contexte géopolitique très délicat.
Ettakatol et la destination ne peuvent se permettre de se tromper de profil. Le tourisme a besoin de concertation et de solidarité.