érence de presse du 25 novembre 2011 à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno) |
[25/11/2011 08:59:26] TOKYO (AFP) L’ex-PDG du groupe japonais d’appareils photo Olympus, Michael Woodford, a estimé que l’entreprise survivrait au retentissant scandale financier qu’il a dénoncé si elle parvenait à conserver le soutien des milieux financiers.
“Je pense qu’Olympus peut survivre en tant que tel”, a déclaré le Britannique vendredi lors d’une conférence de presse, à l’occasion de son premier retour dans l’archipel depuis son limogeage le 14 octobre.
“Olympus est une entreprise fantastique (qui continuera) si elle arrête de s’éparpiller et se recentre sur ses véritables activités”, la production d’appareils photo et d’équipements médicaux, a estimé M. Woodford.
“Il faudra obtenir le soutien des banques, mais je pense qu’Olympus l’aura. (…) Il faudra aussi éviter que l’action soit supprimée de la Bourse de Tokyo”.
Le titre, dont la valeur a fondu de plus de moitié depuis le déclenchement de l’affaire de manipulation de comptes dans laquelle la firme est embourbée, sera expulsé de la Bourse si Olympus ne présente pas des comptes nettoyés d’ici au 14 décembre.
M. Woodford a concédé que si “des liens avec le crime organisé (les yakuza, ndlr) étaient prouvés, l’action serait radiée de la cote, mais il n’y a aucune preuve à l’heure actuelle” de telles mauvaises relations, a-t-il aussitôt ajouté.
Vendredi matin, l’ex-PDG a assisté à un conseil d’administration de l’entreprise, instance dont il reste membre pour le moment. Il a appelé l’ensemble des autres administeurs à démissionner dès que possible afin d’assumer leur responsabilité.
“Je suis prêt à revenir” à la tête du groupe si les actionnaires le souhaitent, a précisé M. Woodford concernant son propre avenir.
Officiellement débarqué le 14 octobre pour “méthode de travail inappropriée”, M. Woodford a révélé peu après que son éviction avait en réalité été motivée par ses demandes d’explications auprès d’autres membres de la direction.
Il s’interrogeait sur des frais colossaux liés à l’acquisition douteuse de quatre entreprises entre 2006 et 2008, soit avant son arrivée aux commandes.
La direction a fini par reconnaître que le groupe avait dissimulé des pertes énormes subies dans les années 90 sur des investissements hasardeux effectués durant la période de la bulle financière.
Ces déboires sont évalués à plus de 100 milliards de yens (plus d’un milliard d’euros) par des quotidiens japonais, certains journaux étrangers faisant quant à eux état d’un trou de près de 5 milliards de dollars (3,8 milliards d’euros).
Les trois principaux responsables présumés de ce maquillage étant congédiés, l’entreprise pourra “aller de l’avant” si les enquêtes lancées au Japon, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni vont au bout, a jugé l’ancien PDG, le premier étranger à avoir dirigé cette entreprise nonagénaire.