La Tunisie a réussi jusqu’à présent à gérer la rareté des ressources naturelles et l’impact du changement climatique, grâce aux efforts déployés pour assurer la sécurité alimentaire et développer la mobilisation de l’eau, la conservation de l’eau et du sol, la rationalisation de l’utilisation de l’énergie et la promotion des énergies renouvelables.
La balance commerciale des produits alimentaires est excédentaire et La production nationale assure 85% des besoins alimentaires du pays. Le taux de mobilisation de l’eau disponible est de 95%, permettant de couvrir les besoins du pays en eau potable et en eau d’irrigation en dépit des contraintes et des aléas climatiques. L’intensité énergétique est de 0,08 ktep par 1000 dollars américains de PIB, inférieure à la moyenne mondiale de 0,13 ainsi qu’à la moyenne de 0,18 de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Enfin, le coût de la détérioration de l’environnement et celui de la pollution atmosphérique est le plus faible de la région.
Cependant, la prochaine étape sera caractérisée par l’accentuation des pressions sur les ressources naturelles ce qui requiert la réalisation d’un saut qualitatif dans l’exploitation de ces ressources et la garantie de l’équilibre entre l’offre et la demande dans le cadre d’une vision qui prend en considération les changements climatiques, l’instabilité des facteurs naturels et la garantie de la réalisation des objectifs stratégiques de la sécurité alimentaire durable ainsi que l’augmentation des besoins en croissance économique et sociale.
Eu égard aux conséquences des changements climatiques et de ses effets sur les ressources naturelles et les activités économiques et la santé et suite aux résultats des études menées à l’échelle nationale sur le risque de l’élévation des degrés de températures de 0.8 à 1.3°C à l’horizon de l’an 2020 comparée à la période de référence 1960-1990 et la probabilité de la réduction de la moyenne des précipitations de 5 à 10% à l’horizon 2020, une attention particulière doit être accordée pour intégrer les préoccupations liées aux changements climatiques dans les stratégies sectorielles du développement.
Concernant l’eau et le sol, la prochaine période connaîtra un accroissement important de la demande compte tenu du développement des besoins des différents secteurs. Il en résulte un risque réel d’une dégradation considérable de ces deux ressources vitales pour le pays. Par conséquent, la préservation de ces ressources constituera un des grands défis de la période à venir ce qui nécessite une sensibilisation à l’échelle nationale quant à la rareté et la fragilité de ces ressources et la rationalisation de leur utilisation afin de les sauvegarder en faveur des prochaines générations.
En ce qui concerne l’énergie et compte tenu de la hausse continue des prix des diverses matières premières dans le monde et en se basant sur les potentialités de développement de la production et de la consommation nationale du pétrole, le déficit du bilan énergétique reste à craindre au cours de la prochaine décennie étant donné la régression des réserves, ce qui nécessite une attention particulière pour la maîtrise de la consommation d’énergie afin de réduire le déficit et satisfaire la demande de l’économie à travers notamment l’orientation vers les activités économes en ressources et l’adoption de modes de production adaptés outre la poursuite de la prospection des énergies nouvelles et renouvelables, leur valorisation et leur développement.
Face à ces problématiques, le Gouvernement propose une stratégie de transition et d’émergence sur cinq ans ayant un double objectif: répondre aux besoins immédiats du pays et assurer une transition pacifique vers l’émergence en préparant la convergence avec les pays développés.