La Bourse de Paris découragée s’attend à des jours difficiles

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ancienne Bourse de Paris (Photo : Patrick Kovarik)

[26/11/2011 08:55:53] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, qui a perdu un quart de sa valeur depuis janvier, s’affiche de plus en plus découragée par l’aggravation de la crise de la dette et l’impuissance des responsables politiques de la zone euro, et s’attend à de nouvelles séances difficiles.

D’un vendredi à l’autre, l’indice vedette parisien qui avait déjà perdu près de 5% la semaine dernière, a encore chuté de 4,67% à 2.856,97 points. Ses pertes depuis le début de l’année s’élèvent à 24,91%.

“La cote se rapproche de ses niveaux bas de 2009, ce qui se traduit par une extrême nervosité”, souligne-t-on dans les salles de marchés.

De nombreux indicateurs macroéconomiques sont attendus la semaine prochaine, dont le rapport sur l’emploi américain, mais seule la crise de la dette semble intéresser en ce moment les investisseurs, ce qui en l’absence de solution fait baisser la cote. “Les investisseurs sont tributaires de décisions politiques sur lesquels ils n’ont aucune prise. Cette situation, inédite, crée une énorme incertitude”, explique Frédéric Buzaré, responsable de la gestion actions chez Dexia AM.

Déçus par le sommet franco-germano-italien de Strasbourg qui n’a vu aucune avancée sur le rôle de la Banque centrale européenne, sujet qui divise Paris et Berlin, les boursiers espèrent maintenant des mesures favorables lors du prochain sommet européen de Bruxelles le 9 décembre.

“Or, le temps des marchés n’est pas celui de la politique”, souligne M. Buzaré.

L’absence de décision politique sur le rôle de la BCE est source de frustration pour les investisseurs, dont certains appellent à l’intervention du FMI pour soulager des marchés obligataires au bord de l’asphyxie. “Allô, le FMI? Ici l’Europe, c’est pour un prêt”, ironise le courtier Oddo, dont une analyse estime que “le recours au FMI n’est plus irréaliste”.

Opinion partagée par d’autres intervenants qui plaident pour une solution rapide avant que le malade (la zone euro), sous prétexte d’orthodoxie financière, prônée par l’Allemagne, “ne meure…. guéri”!.

Franklin Pichard, responsable du marché actions chez Barclays Bourse, pointe de son côté la nouvelle étape franchie par la crise cette semaine, lorsque l’Allemagne, référence mondiale en matière de rigueur budgétaire, a échoué à lever autant de fonds que voulu lors d’une émission obligataire.

A tout cela s’ajoutent les menaces de dégradation des agences de notation sur la note triple A de la dette française, des taux longs toujours en hausse en Italie et en Espagne et les inquiétudes sur l’endettement américain.

La situation est également assombrie par les signaux de plus en plus visibles de ralentissement en Europe. Aux Etats-Unis et en Chine, le contexte est moins inquiétant mais devient aussi fragile. “Face à tous ces aléas, même des prix attractifs sur certaines valeurs, objectivement très dévalorisées, ne suffisent pas à inciter les investisseurs à se positionner sur le marché actions”, souligne M. Buzaré.

Une série d’indicateurs sont attendus la semaine prochaine, dont la publication dès lundi des prévisions économiques semestrielles de l’OCDE.

Plusieurs statistiques sur l’immobilier américain seront également annoncées (ventes de logements neufs, prix pour septembre, promesses de logement, dépenses de construction). Des indicateurs de confiance seront également publiés notamment le baromètre GfK du moral des ménages allemand, celui sur la confiance économique de novembre dans la zone euro et la confiance des consommateurs américains (Conference Board) sur novembre.

Les investisseurs surveilleront l’inflation en novembre dans la zone euro et les chiffres ADP sur l’emploi américain dans le secteur privé en novembre avant le rapport sur l’emploi américain pour novembre vendredi.

Euronext (CAC 40)