Emplois dans le nucléaire : Proglio a “fumé la moquette”, selon Mme Lauvergeon

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à Tokyo le 19 avril 2011 (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[26/11/2011 11:26:47] PARIS (AFP) Anne Lauvergeon, ancienne présidente d’Areva, a raconté avoir pensé, en découvrant le chiffre avancé par le patron d’EDF d’un million d’emplois menacés par une sortie du nucléaire, qu’Henri Proglio avait “fumé la moquette”, a rapporté samedi Libération.

“Quand j’ai vu que le patron d’EDF, en une d’un quotidien, affirmait qu’un million d’emplois était en jeu, je me suis dit qu’il avait fumé la moquette!”, a raconté Mme Lauvergeon lors d’un débat organisé dans le cadre du Forum Libération de Lyon avec le député vert européen Daniel Cohn-Bendit.

“Il y en aurait plutôt 125.000 directs et 400.000 indirects selon une étude que j’avais fait faire”, a ajouté l’ex-patronne d’Areva, qui n’a pas été reconduite à la tête du groupe nucléaire pour une 3e mandat en juin.

Selon cette étude, commandée par Areva au cabinet PriceWaterhouseCoopers et publiée en mai, la filière électronucléaire génère 410.000 emplois en France, dont 125.000 emplois directs. Sur la période 2009-2030, elle pourrait créer entre 70.000 et 115.000 emplois supplémentaires.

Le PDG d’EDF Henri Proglio avait affirmé début novembre qu’un abandon du nucléaire “menacerait 400.000 emplois directs et indirects de la filière nucléaire” et “un million d’emplois” au total en y ajoutant 500.000 emplois dans des entreprises en France “qui risqueraient de partir à l’étranger”.

Une estimation qui a été contestée tant par les associations anti-nucléaire que par l’opposition de gauche (PS et Europe Ecologie-Les Verts), qui a signé à la mi-novembre un accord prévoyant de réduire la part du nucléaire dans la production électrique à 50% en 2025.