«Je crois que les dirigeants d’Ennahdha savent très bien que s’ils diront aux touristes féminines allemandes de porter le “Burkini” ou aussi de dire à un Allemand qu’il n’aura plus de bière le soir dans un hôtel, ça causera peut-être un problème, mais pour le moment on ne voit pas le pays s’avancer dans cette direction», a déclaré Martin Wansleben, directeur général de l’Association des Chambres de commerces allemandes (DIHK) lors d’un point de presse tenu lundi 28 novembre 2011 en marge du premier forum économique tuniso-allemand organisé par l’Agence de promotion de l’investissement extérieur (FIPA) et la Chambre tuniso-allemande de l’industrie et de commerce (AHK Tunisie).
M. Wansleben précisera du reste que, d’après les conférences de presse tenues par le parti Ennahdha, le discours des dirigeants est rassurant quant à la continuité du développement du secteur touristique. «Je crois que ce sont de très bons signes. Ils ont rassuré les investisseurs et les différents acteurs du secteur du tourisme tunisien que ça doit continuer d’une bonne manière». Et d’ajoutant que «la réponse que nous avons reçue a été claire et nette en faveur de l’économie de marché».
Mais nous devons rappeler que les Allemands, sans doute plus que les autres touristes européens, accordent beaucoup d’importance à la sécurité et à la liberte. La peuve en est que, depuis les attentats de la Griba d’avril 2002, la destination Tunisie ne fait plus recette en Allemagne -en tout cas pas autant qu’avant cet attentat-, et ce malgré toutes les tentatives de reconquête de ce marché par les professionnels du tourisme tunisien.
Par ailleurs, concernant les discussions entre la Tunisie et l’Union européenne sur le «Statut avancé» que réclamait notre pays auprès de l’UE, l’ambassadeur d’Allemagne en Tunisie, a indiqué qu’il faut vraiment attendre les résultats du processus de négociations aussi bien avec l’Europe que dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Ceci dit, M. Wansleben a rappelé que l’Allemagne était réticente quant au Statut avancé avec l’ancien régime à cause, entre autres, de la corruption et le non-respect des droits de l’homme. «Maintenant, nous avons complètement changé notre point de vue. Nous sommes très ouverts et nous espérons, dans le cadre de l’UE, vous annoncer bientôt de bonnes nouvelles. Mais la balle est dans le camp des Tunisiens», a indiqué le directeur.
A une question sur le transfert technologique que l’Allemagne pourrait assurer aux entreprises tunisiennes, M. Wansleben a répondu que «au sein de l’UE, on a encore besoin de quelques discussions. Par contre, l’Allemagne est très ouverte en ce qui concerne le transfert de la technologie». Toujours sur cette question de transfert de technologie, l’affaire de Jradou risque, elle aussi, risque d’apaiser quelque peu les ardeurs allemandes.
Prenant la parole, Raouf Ben Debba, président de l’AHK Tunisie, souligne que «nous devrons rassurer sur l’existence des entreprises allemandes en Tunisie qui ont déjà commencé le biais de transfert technologique. Il existe notamment des entreprises qui ont pratiquement transféré tous leurs sites de production vers la Tunisie et même leurs bureaux d’études».