à New-York (Photo : Mario Tama) |
[28/11/2011 14:52:23] PARIS (AFP) Le volet nucléaire de l’accord entre le PS et Europe Ecologie-Les Verts pourrait avoir “des implications négatives significatives” sur la situation financière des géants français de l’atome EDF et Areva, a averti lundi l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P).
La fermeture en 2013 des deux réacteurs de la centrale alsacienne de Fessenheim amputerait ainsi l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) d’EDF de 400 millions d’euros par an, soit un peu moins de 3% de l’Ebitda attendu pour 2011, estime S&P.
Concernant la fermeture d’ici 2025 de 22 autres réacteurs prévue par l’accord socialiste-écologiste, S&P ne chiffre pas l’impact, mais relève que la “mise en place du pacte électoral dans sa forme actuelle, devrait probablement éroder la compétitivité-coût d’EDF”, avec une électricité de remplacement plus chère.
“Nous pensons que le remplacement de la capacité perdue de génération électrique, qu’elle soit achetée sur les marchés de gros ou produite par des nouveaux actifs plus chers, sera probablement moins compétitive pour EDF par rapport à son mix de production actuel”, estime l’agence.
Près de 87% de l’électricité produite par EDF en France est nucléaire, le reste relevant principalement de l’hydraulique, loin devant les autres (thermique, éolien, solaire…), l’atome civil représentant environ 75% de la production hexagonale.
Standard & Poor’s estime également que les propositions de la gauche sur le nucléaire “devraient probablement affaiblir à long terme la position compétitive et la génération de trésorerie” d’Areva.
Le groupe nucléaire français souffrirait notamment de la baisse de la demande d’uranium par EDF, de l’abandon du projet de réacteur EPR de Penly (Seine-Maritime), de la disparition de contrats de prolongement de la durée de vie des centrales françaises, voire à plus long terme du déclin de la filière du combustible Mox, relève S&P.
EDF et Areva sont actuellement notés AA- et BBB+ par l’agence, des notes renforcées de trois crans par le soutien financier attendu de l’Etat, actionnaire majoritaire à près de 85% des deux groupes.