ège de la Banque centrale européenne à Francfort (Photo : Dominique Faget) |
[28/11/2011 15:40:43] BERLIN (AFP) Le taux d’inflation en Allemagne a ralenti au mois de novembre, selon une estimation provisoire publiée lundi à même de relancer le débat sur le rôle de la Banque centrale européenne (BCE) dans la lutte contre la crise de la dette en zone euro.
L’inflation dans la première économie européenne est passée de 2,5% en octobre à 2,4% ce mois-ci, a indiqué l’Office fédéral des statistiques (Destatis). Ce chiffre correspond exactement à la prévision moyenne des analystes interrogés par l’agence Dow Jones Newswires.
L’inflation en Allemagne avait culminé à 2,6% en septembre, mais n’a cessé de s’assagir depuis. Sur un mois, entre octobre et novembre, les prix ont stagné, avec notamment une baisse des prix de l’hôtellerie et du carburant.
Le ralentissement de l’inflation en Allemagne pourrait donner des arguments à ceux qui, en zone euro, estiment que la Banque centrale européenne (BCE) devrait en faire beaucoup plus pour tenter d’endiguer la crise de la dette.
Berlin bloque jusqu’ici toute implication renforcée de la BCE en brandissant notamment les risques de flambée des prix qui seraient liés à cette stratégie. La seule mission de la BCE est d’assurer la stabilité des prix, argumente l’Allemagne hantée par le spectre de l’hyper-inflation dans années 1920.
Mais au vu du ralentissement économique qui s’annonce, “le risque d’inflation est faible pour les prochains 12 à 18 mois”, analyse Ulrike Rondorf, économiste de Commerzbank, et ce à la fois en Allemagne et en zone euro.
Le hausse des prix à la consommation ne devrait pas tarder à redescendre sous 2%, le plafond à respecter par la BCE. Commerzbank table sur un taux moyen d’inflation de 1,6% en Allemagne l’an prochain, Barclays mise sur un passage sous 2% en avril et une inflation à 1,5% en décembre 2012.
Pour Christian Schulz, analyste de Berenberg Bank, cela devrait à la fois “faire avancer le débat sur l’intervention de la BCE pour stabiliser les marchés de la dette souveraine”, et ouvrir la voie à une possible baisse de ses taux directeurs par l’institution dès la semaine prochaine.
“La BCE devra bientôt détourner son attention d’un excès d’inflation à un possible déficit d’inflation avec l’entrée en récession de l’économie”, argumente-t-il.
La prochaine décision du conseil des gouverneurs de l’institution sur les taux est attendue le 8 décembre. Début novembre, la BCE a déjà baissé ses taux, une entrée en matière remarquée de son nouveau président Mario Draghi.