Vin : exploitations et surfaces en baisse, surtout en Languedoc-Roussillon

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à Sainte-Croix-du-Mont dans le sud-ouest de la France, en novembre 2011 (Photo : Jean-Pierre Muller)

[29/11/2011 07:34:25] PARIS (AFP) Le nombre des exploitations viticoles en France a diminué de 25% en dix ans tandis que la surface consacrée à la vigne a elle aussi baissé, la région Languedoc-Roussillon étant la première touchée, selon les résultats du recensement agricole sur la viticulture, publiés mardi.

Le recensement porte sur la période 2000-2010. Les résultats sont publiés filière par filière, au fur et à mesure de leur décryptage par le service statistiques du ministère de l’agriculture, Agreste Primeur.

En 2010, le vignoble français comptait quelque 85.200 exploitations, contre quelque 110.000 dix ans plus tôt (-25%). La surface a quant à elle baissé de 11%, passant de 876.200 hectares à 788.700 ha.

Comme le reste de l’agriculture, la filière se féminise: 27% des chefs d’exploitation sont des femmes (contre 23% pour les autres filières).

En 2000, les femmes représentaient 23% des exploitants et en 1988, seulement 13,5%.

L’âge moyen du viticulteur est de 52 ans, soit un an de plus que l’ensemble des agriculteurs.

Premier vignoble français, le Languedoc-Roussillon a perdu pendant la dernière décennie plus du cinquième (21,3%) de sa superficie pour arriver à 201.500 ha.

Après avoir longtemps privilégié la quantité, la région s’est résolue à une restructuration drastique de son vignoble, accompagnée de vastes plans plans d’arrachage de vignes.

Malgré ce recul, le Languedoc-Roussillon demeure la plus importante région viticole de France et du monde (en surface), une première place qui lui est toutefois de plus en plus difficile de tenir.

En deuxième position, loin derrière le Languedoc-Roussillon, figurent la Vallée du Rhône-Provence (148.500 ha), un bassin qui a lui aussi perdu 11,4% de sa surface, et l’Aquitaine à 137.600 ha (-5,4%).

La région des Charentes (Cognac) avec 79.900 ha reste stable (-0,1%) devant le Val de Loire et le Centre (62.100 ha, -8,1%), le bassin viticole composé de la Bourgogne, du Beaujolais, de la Savoie et du Jura (53.100 ha, -5,7%) et le sud-ouest (40.400 ha, -15%).

A contre-courant, deux régions ont vu leur superficie augmenter: la Champagne (33.400, +7,6%), et l’Alsace (16.200, +5,1%).

Plus des deux-tiers des exploitations (68%) produisent du vin AOP (Appellation d’origine protégée, ex-AOC appellation d’origine contrôlée) et certains bassins comme la Champagne, l’Alsace, l’Aquitaine, la Bourgogne, Beaujolais, Savoie et Jura se consacrent quasi-exclusivement à cette production.

En 2010, les coopératives ont vinifié 39% de la production pour 55% par les caves particulières, autrement dit les vignerons indépendants, qui en dix ans plus tôt vinifiaient 51% de la production.

“Cette légère augmentation est plus liée au fait que les régions où les coopératives sont présentes régressent dans la production nationale, comme c’est le cas dans le Languedoc-Roussillon, alors que les régions où il y a plus de caves particulières, comme l’Alsace et la Bourgogne, résistent mieux”, souligne un expert du ministère.

Plus du quart de la production (28%) des caves particulières est commercialisé directement aux consommateurs, une part bien inférieure aux ventes effectuées via les négociants ou groupe de producteurs (64%). Un modèle que nombre de vignerons voudraient renverser, estimant être victimes d’une “très forte pression sur les prix” de la part des négociants.