L’Europe subit une “véritable” crise financière, selon le gouverneur de la Banque de France

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à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[30/11/2011 07:45:17] SINGAPOUR (AFP) Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a estimé mercredi, lors d’un symposium à Singapour, que l’Europe faisait désormais face à une “véritable crise financière”.

“Ce que nous voyons désormais, c’est une véritable crise financière, c’est-à-dire des perturbations à grande échelle des marchés financiers”, a déclaré M. Noyer, ajoutant: “nous faisons face à une crise financière, non pas à une crise monétaire”.

“La situation en Europe et dans le monde s’est nettement aggravée ces dernières semaines. Les marchés sont de plus en plus stressés. Le marché des obligations dans la zone euro ne fonctionne pas normalement. Les économies hors de la zone euro ressentent les effets de cette incertitude grandissante, de perspectives de croissance revues à la baisse et d’un rapatriement du capital”, a-t-il énuméré lors du symposium organisé par Paris Europlace, l’organisme qui représente les marchés financiers français.

“Dans ces conditions, il est important de clarifier les mécanismes en place et d’identifier les causes sous-jacentes”, a-t-il poursuivi.

“Il est clair que l’Europe dispose des ressources lui permettant de faire face à un déficit financier limité à certaines zones de la région et qui reste gérable. Pourtant, l’Europe est en plein tourment. Ce paradoxe ne peut trouver sa réponse que si l’on considère la véritable nature de la crise”, a estimé M. Noyer.

Le gouverneur, qui est également membre du conseil de la Banque centrale européenne (BCE), a cependant réitéré son assurance dans la solidité de l’euro. “La confiance dans cette devise reste plus solide que jamais”, a-t-il jugé, soulignant que la crise de la dette dans la zone euro n’avait pas entraîné de recul du solde brut des investissements étrangers dans la région.

La crise européenne ne manque en revanche pas de se faire ressentir dans le reste du monde, et en particulier en Asie. “L’Asie a beau se trouver à 6.000 miles (9.600 km, ndlr) de l’Europe. Pour les marchés financiers, la distance est inférieure à trente secondes”, a-t-il souligné.