Salon de l’auto à Tokyo : les technologies vertes et de l’information en vedettes

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à Tokyo (Photo : Toshifumi Kitamura)

[30/11/2011 09:46:46] TOKYO (AFP) Les constructeurs d’automobiles ont mis les technologies environnementales et services d’information à l’honneur au Tokyo Motor Show, ouvert après une année éprouvante pour les firmes nippones qui ont juré de surmonter les catastrophes naturelles et les handicaps économiques.

“2011 a été jalonnée de défis sans précédent, avec le tremblement de terre et le tsunami, le yen non compétitif et les inondations en Thaïlande”, a souligné mercredi le PDG de Nissan, Carlos Ghosn, en inaugurant le stand du groupe nippon au 42e salon de l’automobile de Tokyo.

Leurs chaînes d’approvisionnements rompues à cause des dégâts lors de la catastrophe du 11 mars, les constructeurs nippons ont bataillé jusqu’à la fin de l’été pour rétablir leur production, avant que des inondations ne perturbent leurs opérations en Thaïlande, base stratégique.

Rendant hommage aux victimes, le PDG de Toyota, Akio Toyoda, a affirmé que son entreprise “n’avait aucune intention de quitter le Tohoku”, la région du nord-est de l’archipel frappée par le séisme, le tsunami puis l’accident nucléaire de Fukushima.

Toyota et ses concurrents nippons ont présenté des véhicules économes en énergie, mêlant des modèles à essence peu gourmands, des hybrides (motorisation double à essence et électricité), et d’autres électriques ou à pile à combustible.

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automobile de Tokyo. (Photo : Toru Yamanaka)

Le patron du numéro un mondial du secteur, Toyota, qui sera probablement dépassé cette année par l’américain General Motors et l’allemand Volkswagen, a souligné que l’avenir ne résidait pas dans une seule technologie miracle, mais dans une variété de systèmes parmi lesquels les clients choisiront.

Venus en nombre cette année, contrairement à l’édition précédente de ce salon biennal en 2009, les constructeurs étrangers, notamment allemands, français et britanniques, ont aussi présenté leurs avancées dans ce domaine.

Une bonne partie des 27 voitures de tourisme dévoilées en première mondiale sont des véhicules “écologiques”, certains bientôt commercialisables, comme l’Active 5 Hybrid de BMW, d’autres plus futuristes, comme la citadine électrique Pivo 3 de Nissan, contrôlable à l’aide d’un smartphone, et la berline FCV-R de Toyota alimentée par une pile à hydrogène.

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automobile de Tokyo, le 30 novembre 2011 (Photo : Toshifumi Kitamura)

Outre des vertus environnementales, les automobiles de demain sont censées offrir un plaisir intact et des fonctionnalités inédites, illustrées par des prototypes de voitures sportives à l’électricité, comme l’EV Ster de Honda, et par des véhicules concepts communiquant à distance avec leur propriétaire ou avec les systèmes domotiques de gestion de la maison.

“Désormais, un constructeur d’automobiles ne peut plus se concentrer uniquement sur le véhicule”, a résumé M. Ghosn.

Nissan – possédé à 43,8% par le français Renault -, ainsi que son concurrent nippon Mitsubishi Motors, a présenté pour la première fois une “maison intelligente” dont les équipements (éclairage, chauffage, appareils électroménagers et audiovisuels) peuvent être alimentés pendant un ou deux jours par la batterie d’une voiture électrique chargée préalablement.

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automobile de Tokyo, le 30 novembre 2011. (Photo : Toru Yamanaka)

Outre la possibilité de pallier une coupure du secteur, ce dispositif aide l’utilisateur à réduire sa facture, en chargeant la batterie de sa voiture de nuit, lorsque le courant est moins cher, et en utilisant de jour cette énergie stockée pour sa consommation domestique.

Si l’envergure du salon a augmenté depuis la crise financière de 2009, avec cette année 179 exposants de 12 pays alignant voitures, deux-roues, véhicules commerciaux, carrosseries et pièces détachées, les géants américains et sud-coréens n’ont pas fait le déplacement à Tokyo (à l’exception de Hyundai pour des véhicules utilitaires).

La situation reste en outre tendue pour les constructeurs du Japon, troisième marché mondial de l’automobile après ceux de Chine et des Etats-Unis, à cause de la flambée historique du yen qui handicape leurs affaires à l’étranger et les encourage à délocaliser davantage leur production.