Des dollars et des euros (Photo : Thomas Coex) |
[30/11/2011 15:08:45] LONDRES (AFP) L’euro a bondi mercredi au-dessus de 1,35 dollar, au plus haut depuis une semaine, dans un marché revigoré par l’annonce d’une action concertée des grandes banques centrales destinée à faciliter le financement du secteur bancaire.
Vers 14H30 GMT (15H30 à Paris), l’euro valait 1,3502 dollar contre 1,3317 dollar mardi à 22H00 GMT, après avoir atteint 1,3538 dollar vers 14H00 GMT, son plus haut niveau depuis le 22 novembre.
L’euro grimpait également face à la devise japonaise, à 104,65 yens contre 103,66 yens mardi soir. Il est monté mercredi jusqu’à 104,73 dollars, un sommet depuis deux semaines.
Le dollar perdait du terrain face à la monnaie nippone, à 77,53 yens contre 77,87 yens mardi soir.
Alors qu’il évoluait autour de 1,33 dollar depuis les échanges asiatiques, l’euro a grimpé soudainement après l’annonce d’une action coordonnée des grandes banques centrales dans le monde, dont la Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale américaine (Fed).
Les banques centrales ont notamment convenu de faciliter et étendre jusqu’en février 2013 les échanges de devises (swaps) entre elles, en vue de “renforcer” leur capacité à prêter aux établissement financiers, à un moment où ces derniers ont de plus en plus de peine à s’approvisionner en liquidités.
“C’est un signe fort (…) l’objectif est d’éviter de devoir affronter une crise majeure du crédit à l’échelle mondiale”, estimait Kathleen Brooks, analyste du courtier Forex.com.
écrans, le 27 octobre 2011 à la Bourse de Francfort (Photo : Marc Tirl) |
“La volonté des banques centrales d’agir avec fermeté et de concert montre aux marchés que des solutions peuvent être apportées aux problèmes immédiats générés par la crise des dettes en zone euro”, du moins à court terme, poursuivait-elle.
Autre signaux encourageants pour les investisseurs: les embauches du secteur privé ont fortement augmenté aux Etats-Unis en novembre, selon l’enquête du cabinet de conseil ADP; et, un peu plus tôt mercredi, la Banque centrale chinoise a annoncé abaisser les niveaux des réserves obligatoires des banques du pays pour leur permettre de prêter davantage et de stimuler la croissance.
Pour les investisseurs, “cela fait autant de bonnes raisons de se tourner vers les actifs jugés plus risqués”, comme l’euro, au détriment du dollar, traditionnelle valeur refuge, soulignait Kathleen Brooks, tout en estimant que “la zone euro n’était pas pour autant sortie d’affaire”.
De fait, les opérateurs restaient très circonspects face aux résultats de la réunion, mardi, des ministres des Finances de la zone euro.
à New York (Photo : Pierre Canon) |
L’Union monétaire a ainsi décidé de se tourner vers le Fonds monétaire international (FMI) après avoir réalisé qu’elle n’aurait pas seule les moyens de faire face à la crise, le Fonds européen de stabilité financière (FESF) risquant de ne pas atteindre le montant de 1.000 milliards d’euros initialement prévu.
“Le marché n’est même pas sûr qu’un FESF renforcé serait suffisant pour sauver l’Italie et l’Espagne de la crise de la dette”, notait Lee Hardman, de Bank of Tokyo-Mitsubishi.
“Par ailleurs, on peut être sceptique sur l’idée de passer par le FMI pour contourner les réticences de l’Allemagne à renforcer l’intervention directe de la BCE, cela pourrait être contesté sur des bases légales par la Cour constitutionnelle allemande”, avertissait-il.
Vers 14H30 GMT, la livre britannique perdait du terrain face à l’euro à 85,81 pence pour un euro, mais rebondissait très nettement face au billet vert à 1,5735 dollar.
Le franc suisse restait stable face l’euro à 1,2265 franc suisse pour un euro, mais grimpait fortement face au billet vert à 0,9088 franc suisse pour un dollar.
L’once d’or a terminé à 1.704 dollars au fixing du matin, contre 1.717 dollars mardi soir.
La monnaie chinoise a fini à 6,3793 yuans pour un dollar, contre 6,3770 yuans mardi.