La franchise, duplication d’une enseigne à succès en échange de royalties, fait l’objet, ces jours-ci d’un intérêt, tout à fait particulier, de la part de l’administration et des privés. Ses partisans y voient une précieuse opportunité pour créer entreprises et emplois, et surtout favoriser un transfert de technologie au profit de la Tunisie.
Le premier à s’y intéresser est manifestement le ministre sortant du Commerce et du Tourisme, Mehdi Houas. Dans son livre d’adieu, dénommé chastement “feuille de route pour les secteurs du commerce, du tourisme et de l’artisanat“, le ministre lui consacre tout un chapitre et recommande à son successeur de «libérer l’entrée des franchises étrangères en donnant la priorité aux franchises de services comme le cinéma, l’immobilier et la distribution alimentaire».
Sans aucune gêne, le ministre propose même des enseignes: le groupe français Leader Price, propriété de Casino, pour la distribution alimentaire, l’américain Mac Donald pour le fast-food, son compatriote «Century 21», une chaîne d’agences immobilières, pour l’immobilier.
Le ministre a tenu, toutefois, à préciser que l’ouverture sur la distribution alimentaire se doit être sélective et assortie du degré de sa contribution à la promotion de l’industrie agro-alimentaire du pays et du transfert de technologie en sa faveur.
Il faut reconnaître que l’attraction de franchiseurs étrangers ne se décrète pas. Elle demeure tributaire de l’ouverture du maximum de secteurs à la liberté d’entreprendre et à l’investissement direct étranger, ce qui n’est pas encore, hélas, le cas en Tunisie.
Le second à s’y intéresser est un promoteur professionnel de la franchise. Il s’agit de Mounir Mouakhar, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Tunis (CCTI), coorganisateur du salon annuel «Medfranchise» dont la 3ème édition se tiendra du 7 au 9 décembre 2011 à Tunis.
Selon M. Mouakhar, une des nouveautés du Salon consiste en la promotion de la franchise tuniso- tunisienne. Il a annoncé, dans ce contexte, que bon nombre d’entreprises publiques et privées connues pour être des success stories projettent de devenir des franchiseurs. Parmi celles-ci, il a cité la société Ellouhoum, distributeur public de viande rouge, la chaîne de grandes surfaces Monoprix et les groupes Materna (univers du bébé) et Masmoudi (pâtisserie).
En accompagnement de ces projets, Medfranchise 2011, qui sera organisé sur le thème «la franchise, la voie pour réussir», a programmé des ateliers destinés à sensibiliser les banques à l’enjeu qu’il y a pour elles de financer les projets de franchise.
Pour mémoire, la Tunisie a promulgué, au mois d’août, une loi pour réglementer la franchise. Cette nouvelle loi, qui intervient tardivement en comparaison avec d’autres pays, permet aux petits commerces, dans les villes et les zones rurales, d’arborer des enseignes de Géant, Carrefour, Monoprix, Casino…, et d’améliorer, ainsi, leur visibilité, et partant leurs revenus.
La franchise présente, justement, l’avantage de les aider à se moderniser, à améliorer leur attractivité et compétitivité.
Pour mémoire, aux termes du contrat de franchise, le franchiseur habilite le franchisé (une entreprise ou une personne physique) à vendre divers produits et services sous sa marque ou enseigne moyennant une contrepartie financière, «royalties».