La corruption renforce la crise de l’euro, selon Transparency International

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érence de presse en 2008 (Photo : John Macdougall)

[01/12/2011 08:28:18] BERLIN (AFP) La corruption renforce la crise de la dette en Europe, estime Transparency International, qui souligne la mauvaise position de l’Italie et de la Grèce dans son rapport annuel publié jeudi.

Selon l’organisation, les difficultés économiques que traverse la zone euro sont “en partie liées à l’incapacité des pouvoirs publics à combattre la corruption et l’évasion fiscale qui comptent parmi les causes principales de la crise”, selon le rapport.

Selon son indice gradué de 0 (niveau de corruption perçue comme la plus forte) à 10, l’Italie reçoit ainsi la note de 3,9 et la Grèce, celle de 3,4, ce qui leur vaut de figurer respectivement aux peu enviables 69e et 80e places du classement établi par Transparency sur 182 pays.

La France et l’Allemagne, en qui beaucoup placent l’espoir de la résolution des problèmes de la zone euro, se classent respectivement 25e et 14e.

La crise européenne “reflète une faible gestion financière, un manque de transparence ainsi qu’une mauvaise utilisation des fonds publics”, a estimé Robin Hodess, directrice de recherche au sein de Transparency, interrogée par l’AFP.

La Somalie et la Corée du Nord partagent la 182e et dernière place de ce classement et sont donc les pays perçus comme les plus corrompus, avec une note de 1,0.

A l’autre bout de l’échelle, la Nouvelle-Zélande occupe la première place du classement, avec 9,5 points, devant trois pays nordiques, le Danemark (9,4), la Finlande (9,4), la Suède (9,3), et Singapour (9,2).

Environ deux tiers des pays de la liste ont des notes inférieures à 5, ce qui démontre, selon l’ONG, qu’il reste beaucoup à faire dans le cadre de la lutte anti-corruption.

“Que ce soit en Europe, frappée par la crise de la dette, ou dans le monde arabe, à l’aube d’une nouvelle ère politique, les dirigeants doivent prendre en compte l’exigence d’une meilleure gouvernance”, souligne Huguette Labelle, responsable de Transparency International, organisation basée à Berlin.

La plupart des pays arabes occupent la partie la plus basse du classement, avec des notes inférieures à 4.

Avant le “printemps arabe”, Transparency avait d’ailleurs estimé que “le népotisme et la corruption étaient si enracinés dans la vie de tous les jours que même les législations anti-corruption existantes sont de peu d’effet”.

Les Etats-Unis se trouvent juste au-dessus de la France (24e) et la Chine, se classe 75e tandis que la Russie, avec une note de 2,4, fait partie des pires pays de la liste où elle se classe en 143e position.

Pour construire son classement, qui ne reflète que la perception de la corruption, l’ONG s’appuie sur des données collectées par 13 institutions internationales, parmi lesquelles la Banque mondiale, les banques asiatique et africaine de développement ou encore le Forum économique mondial.