Les dommages collatéraux, qui ne sait pas ce que cela signifie?
Les dommages collatéraux, c’est lorsque deux antagonistes se font une guerre et qu’une tierce partie en meure
Les dommages collatéraux, c’est lorsque, prenant pour prétexte la révolution et l’assainissement, certains individus sans foi ni loi s’affrontent pour régler leurs comptes et que toute la Tunisie qui y laisse ses plumes…
Les dommages collatéraux, c’est quand certains opérateurs, sensés être soucieux de la stabilité économique du pays et préserver ses équilibres précaires, achètent des espaces dans des feuilles de choux pour se détruire les uns les autres se fragilisant et devenant des proies faciles devant des prédateurs étrangers qui veulent les ramasser à la petite cuillère!
Les dommages collatéraux, c’est quand, faisant fi des principes basiques de négociations efficaces et porteuses, des syndicats de base s’amusent à défier leurs représentants régionaux et centraux exigeant des revendications démesurées au point de perdre leurs postes d’emplois et ceux de leurs collègues…
Cinq cents employés viennent tout récemment de remplir les rangs des 700.000 chômeurs -ou plus- en attente de travail dans notre pays.
Les raisons? Un patron français battu par ses employés dans l’indifférence quasi-totale des autorités, occupées à se partager «la tarte» du pouvoir…
Un Français qui a choisi d’investir et de vivre avec sa femme et son fils en Tunisie, un investisseur, fournisseur d’un grand donneur d’ordre européen qui a fermé, ainsi que son fils, les portes de ses unités et a quitté le territoire national pour se réinstaller dans son pays.
C’est le peuple qui trinque lorsqu’il n’y a ni encadrement politique ni syndical, et même pas un encadrement social pour expliquer aux uns et aux autres quand et comment prétendre à quelque chose et surtout savoir s’arrêter à temps.
“Nous sommes en train de perdre la crédibilité que nous avons gagné grâce au changement du régime”
Et le temps commence à manquer à une Tunisie dont l’effervescence politico-révolutionnaire ne s’était pas arrêtée à la déclaration des résultats des élections. En témoigne un grand magnat de l’industrie manufacturière en Tunisie, connu pour son professionnalisme et la gestion humaine de ses entreprises: «Dans le secteur exportateur des industries manufacturières, le 18 janvier, toutes les usines fonctionnaient à plain gaz. Les exportations ont atteint des niveaux plus que respectables et nous avons même dépassé les réalisations de 2010. Les négociations sociales nous ont permis d’arriver à des consensus avec nos travailleurs et nous avons pu mener nos barques, malgré toutes les perturbations qui ont secoué le sol national. Cette période de répit a stoppé net 2 semaines avant les élections avec les commandes. Reprises peu de temps après les résultats finaux des élections, ce sont aujourd’hui des ouvriers qui exigent de nouveau des augmentations de salaires excessives allant même dans certaines entreprises à briguer les mêmes émoluments que les cadres moyens et nous soumettant à des chantages. La situation est périlleuse car nos donneurs d’ordre commencent à s’inquiéter sérieusement et se réimplanter ailleurs».
La Tunisie, d’après des observateurs internationaux, bénéficie aujourd’hui d’un capital confiance qui lui permettrait de dépasser ce cap difficile, mais à condition que la stabilité sociale revienne. Car les donneurs d’ordre qui commencent d’ores et déjà à donner des signes d’impatience ne pourront pas supporter longtemps les caprices et l’indiscipline des nationaux ainsi que les problèmes sociaux qui ont fini par créer un malaise. Ces derniers ont besoin de leurs produits pour les commercialiser illico presto dans leurs points de ventes. Les entreprises exportatrices, citoyennes et battantes, ont contribué à l’international à rassurer sur l’image de marque du pays.
Il est urgent aujourd’hui de donner des signes positifs concernant deux secteurs clé de l’économie du pays, le tourisme et les hydrocarbures (8% du PIB) afin de regagner la confiance des partenaires étrangers et dissiper leurs incertitudes.
Le pire dans tout cela, c’est que les victimes de l’ambigüité politique, des querelles syndicales, de l’insécurité sociale, seront toujours ces jeunes qui ne trouvent pas de boulot et n’en trouveront pas de sitôt au train où vont les choses. Tout au contraire, ils vont se trouver concurrencés par ceux qui les ont rejoints dans la communauté des chômeurs. Tout comme les jeunes entrepreneurs menacés par la précarité de la situation économique “Pourquoi est ce qu’au lieu de s’attaquer aux questions économiques et sociales, nos politiciens discutent Niqab et Khilafa? Quand est ce qu’ils comprendront que le Tunisien veut choisir sa vie, il veut boire lorsque cela lui chante, faire la prière du vendredi à la Mosquée et s’amuser en soirée avec ses amis. Nous sommes tout cela à la fois alors pourquoi perdre son temps à discuter de détail sans importance alors que l’essentiel est complètement ignoré et nous risquons tous de payer le prix fort à cause de cela. Je suis bien placé pour le savoir au nombre des chèques sans provision rejetés chaque jour. Messieurs les policticiens réveillez vous donc!” s’indigne Badr, un opérateur dans le secteur de la sécurité.