énérale du FMI Christine Lagarde (G) et la Présidente du Brésil Dilma Rousseff (D) à Brasilia, le 1er décembre 2011 (Photo : Evaristo Sa) |
[01/12/2011 21:33:17] BRASILIA (AFP) Le Brésil a lié jeudi l’apport de nouvelles ressources au Fonds monétaire international (FMI) -pour aider les pays en crise-, aux initiatives européennes pour régler leurs problèmes de dettes, à l’issue d’une réunion avec la directrice générale du FMI Christine Lagarde.
“Nous avons décidé d’apporter des ressources (supplémentaires) si les Européens prennent des mesures” contre la crise, a dit le ministre des Finances, Guido Mantega, au cours d’une conférence de presse aux côtés de Mme Lagarde à Brasilia.
Mme Lagarde a analysé avec la présidente Dilma Rousseff, le ministre des Finances et d’autres responsables les “effets potentiels de la contagion de cette crise”.
En dépit des risques, le Brésil, la plus grande économie d’Amérique latine “est mieux immunisé et mieux protégé que d’autres pays des effets de la contagion, des conséquences de la crise de l’euro”, a estimé Mme Lagarde.
La directrice générale du FMI a dit que le Brésil était “protégé par la force de son marché intérieur et ses bonnes politiques macroéconomiques”.
“L’économie est solide et peut résister”, a-t-elle souligné.
Elle a salué l’intention du gouvernement brésilien de renforcer le FMI avec de nouveaux apports et a confirmé l’annonce faite plus tôt par le FMI au sujet d’une révision à la baisse des perspectives de la croissance mondiale cette année.
“Elle sera révisée à la baisse sans aucun doute”, a dit Mme Lagarde sans avancer de chiffres.
Pendant la rencontre de jeudi, le Brésil a répété qu’il était prêt à “collaborer avec un apport supplémentaire de ressources” si l’on progressait dans les réformes du FMI.
“Nous n’avons pas de montant défini mais l’aide dépend des réformes pour l’élargissement des quotas”, a dit M. Mantega.
“Les pays des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) sont d’accord pour faire un apport au FMI. Cependant il est lié à la poursuite des réformes au sein du Fonds; il faut que le Fonds fasse les réformes des quotas acceptés en 2009 et 2010 et que nous ayons aussi la collaboration d’autres pays, celle des Etats-Unis; les pays européens eux-mêmes doivent collaborer avec plus de ressources au FMI”, a-t-il souligné.
Le Brésil est devenu créancier du FMI pour la première fois en 2009 en pleine crise financière avec une ligne de crédit de dix milliards de dollars provenant de ses réserves internationales. En contrepartie, il voulait plus de poids dans les votes au sein de l’institution, ce poids étant déterminé par l’importance des contributions.
Le gouvernement Rousseff a écarté il y a un mois une aide directe aux pays européens en crise et a proposé une aide par le biais du FMI.
Avec des réserves de 360 milliards de dollars, le géant sud-américain ambitionne de se placer parmi les dix pays les plus influents du FMI.
Par ailleurs, le ministre brésilien des Finances a exhorté les pays européens à faire plus d’efforts pour résoudre leurs problèmes de dette.
“L’Union européenne possède les instruments pour surmonter ses difficultés mais tarde à s’en servir. Par exemple, la Banque centrale européenne peut être un créancier de dernière instance”, a-t-il dit.