à Frankfort. (Photo : Daniel Roland) |
[02/12/2011 09:45:34] ATHENES (AFP) Le Premier ministre grec, Lucas Papademos, a souligné vendredi devant le parlement que la Grèce menait une “négociation complexe” avec ses créanciers privés sur son désendettement, axée notamment sur la base légale qui régira les accords pour l’échange des obligations du pays.
“Cette négociation est une procédure complexe”, a souligné l’ex-banquier central, répondant au parlement à une question de l’opposition de gauche sur les pourparlers menés par Athènes avec l’Institut de la finance internationale (IIF), en vue de l’effacement de 100 milliards de sa dette au prix d’une décote estimée à 50% pour ses créanciers privés.
Confirmant des informations de presse qui ont alimenté une bronca en Grèce contre un recul de souveraineté du pays au profit des marchés, il a indiqué que les créanciers privés demandaient “que les accords qui seront conclus soient régis par le droit anglo-saxon”.
“Cette demande n’a pas été acceptée (…) c’est un élément important des négociations qui fera l’objet d’une évaluation en fonction de l’ensemble des paramètres qui régira l’accord”, a affirmé M. Papademos.
Il a par ailleurs souligné sa volonté de ne pas dévoiler ses cartes dans cette négociation, alors que des fuites dans la presse évoquent un fossé entre la position de la partie grecque et celle des banquiers privés, les seconds réclamant notamment selon ces articles des taux d’intérêt de plus de 7% sur les nouvelles obligations qui seront émises.
“Il n’est ni sage ni responsable de publier des éléments sur nos positions nationales”, a insisté M. Papademos, soulignant que “l’intérêt du pays est le critère de base” du gouvernement dans cette difficile partie.
L’opération d’échange des obligations souveraines grecques est prévu par l’accord élaboré fin octobre par la zone euro pour tenter d’extraire la Grèce de son surendettement, et dont le gouvernement de M. Papademos, produit le 11 novembre d’une alliance gouvernementale socialiste-droite après l’éviction du Premier ministre socialiste élu Georges Papandréou, doit assurer la mise en oeuvre.
L’accord entre la Grèce, les gouvernements de la zone euro et l’IIF prévoit que la dette de la Grèce soit ramenée à 120% de son PIB d’ici 2020, au lieu de plus de 160% du PIB actuellement.
“Il est important que l’extension de la crise de la zone euro soit combattue de manière plus efficace, avec plus de progrès vers la convergence budgétaire et le renforcement de la gouvernance économique en Europe”, a par ailleurs affirmé M. Papademos, en vue du sommet européen des 8 et 9 décembre, appelé à offrir un règlement convaincant à la crise de la dette qui secoue l’union monétaire commune depuis des mois.
“La crise peut être mieux combattue si nous ambitionnons une unification plus importante et plus en profondeur de l’Europe”, a-t-il insisté, rappelant que cette position était “l’horizon stratégique” de la Grèce depuis des années.
Alors que la Grèce dépend du bon vouloir de ses partenaires, au premier rang desquels l’Allemagne, pour éviter la faillite et se maintenir dans la zone euro, le chef de sa diplomatie, Stavros Dimas, s’était prononcé mardi à Berlin pour des modifications limitées des traités européens afin de venir à bout de la crise de la dette, comme le prône le gouvernement allemand.