Quand le citoyen se réapproprie la gestion de son énergie

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ïques (Photo : Johanna Leguerre)

[02/12/2011 10:55:39] PARIS (AFP) Pour se réapproprier, à échelle locale, la gestion de leur énergie, une vingtaine d’associations militent pour le développement des énergies renouvelables de proximité financées directement par les citoyens.

Simon Cossus, ingénieur en énergies renouvelables a franchi le pas et est actionnaire depuis 2 ans en ayant placé son épargne dans le fonds Solira, précurseur du Fonds citoyen “Energie Partagée Investissement” EPI, sans but spéculatif qui vient d’être lancée.

“Cela fait quelques années que je cherche à mettre en adéquation mes valeurs et mes pratiques et avec la crise financière je cherche à placer mon argent là où je sais à quoi il va être utilisé”, confie-t-il à l’AFP, heureux d’avoir “fait des émules” autour de lui, à Montpellier.

“En un mois et demi, avant même que le fonds EPI ne soit connu, une quarantaine de personnes ont investi pour 125.000 euros, rien que par le bouche à oreille”, se félicite Joël Lebossé, directeur d’Energie Partagée.

Quelque 30.000 actions sont proposées, notamment en souscription par internet, jusqu’en septembre 2012 afin de lever 3 millions d’euros, avec un objectif de rendement de 4% en moyenne à condition de maintenir le capital sur 10 ans. Car 10 ans c’est en moyenne le temps qu’il faut pour qu’un projet d’énergie solaire ou éolienne soit rentable.

Le fonctionnement est simple. “On achète des actions, 100 euros pièce, et en général les gens en achètent pour 1.000 euros”, précise Jacky Blanc Président du fonds EPI.

“Il n’y a pas d’avantages fiscaux, mais les investisseurs peuvent choisir les projets qu’ils souhaitent financer à côté de chez eux”, ajoute Jacky Blanc.

Les projets choisis doivent répondre aux principes de la Charte Energie Partagée : sobriété et efficacité énergétiques, respect des équilibres écologiques et préservation des ressources.

Parmi les succès de ces fonds citoyens tels que le Solira ou l’EPI, la “ferme du XXIe siècle” de Guy Giraud à Saint-Cyr-les-Vignes (Loire) associe 1.800 m2 de capteurs photovoltaïques (250.000 kWh/an) placés sur le toit d’un hangar avec une solution astucieuse de séchage du fourrage vert grâce à la chaleur accumulée sous les panneaux.

“L’innovation, basée sur le bon sens, améliore aussi la productivité des panneaux en leur évitant de monter au-delà de 70°”, précise Philippe Vachette, qui a réussi à lever près d’un million d’euros avec des particuliers et d’autres organismes, pour ce projet unique en France.

A Epône (Yvelines) les investisseurs citoyens participent à hauteur de 311.000 euros à l’alimentation en électricité solaire (62.000 kWh/an) d’un complexe de la chaîne Biocoop comprenant un magasin, une librairie, un restaurant bio et des bureaux.

Dans le Morbihan, le Parc éolien citoyen de Béganne verra tourner à partir de l’été 2012 quatre éoliennes de 2,05 MW chacune grâce aux fonds réunis par une cinquantaine de clubs d’investisseurs particuliers.