Crise de l’euro : l’inflexibilité de Merkel critiquée en Allemagne

photo_1322920571198-1-1.jpg
ère allemande Angela Merkel le 2 décembre 2011 à Berlin (Photo : John Macdougall)

[03/12/2011 13:57:08] BERLIN (AFP) L’inflexibilité de la politique européenne d’Angela Merkel, notamment son refus catégorique des euro-obligations, soulevait critiques et inquiétudes samedi en Allemagne, l’ancien chancelier Helmut Schmidt l’accusant même d’isoler le pays.

“On ne peut pas exclure catégoriquement le recours aux euro-obligations. Elles pourraient devenir indispensables”, a estimé le commissaire européen à l’Energie, l’Allemand Günther Oettinger, pourtant issu des mêmes rangs conservateurs (CDU) que la chancelière, dans le quotidien Die Welt.

Sous le titre “Combien de temps Merkel résistera encore à la pression ?”, le quotidien conservateur fait remarquer qu’Oettinger se range à l’avis majoritaire au sein de la zone euro alors que Mme Merkel a encore rejeté les “euro-obligations” comme remède à la crise de la zone euro, dans un discours au Bundestag vendredi.

Pour la chancelière, largement soutenue dans son camps et dans l’opinion sur cette question, une telle mutualisation de la dette ne pourrait intervenir qu’à l’issue d’un processus d’intégration européenne approfondie.

Lors d’un forum économique à Hambourg, vendredi, l’ancien chancelier social-démocrate Helmut Schmidt (SPD) a reproché à Mme Merkel de mettre l’Allemagne en danger.

“Avec sa politique, Merkel a isolé l’Allemagne en Europe”, a estimé M. Schmidt, âgé de 92 ans, européen convaincu et figure très respectée dans son pays. “Ca ne se termine jamais bien quand l’Allemagne est isolée en Europe”, a-t-il insisté, faisant référence à la situation du pays avant la Première guerre mondiale.

L’hebdomadaire Der Spiegel estimait samedi que “la pression augmentait” sur Mme Merkel, alors que Paris et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso souhaitent la mise en place des euro-obligations.

La chancelière Angela Merkel doit rencontrer lundi à Paris le président français Nicolas Sarkozy afin de formuler des propositions de sortie de crise pour l’Europe. Les dirigeants européens doivent se retrouver les 8 et 9 décembre à Bruxelles pour trouver une réponse à la crise de la dette.

L’Allemagne insiste pour que le traité européen soit modifié afin d’ancrer dans le marbre une discipline budgétaire commune renforcée des pays de l’Union monétaire.