à Pékin (Photo : Peter Parks) |
[06/12/2011 06:37:05] WASHINGTON (AFP) La directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde a salué lundi l’accord franco-allemand en vue d’un nouveau traité européen, estimant toutefois qu’il ne serait “pas en soi suffisant” face à une situation économique “extrêmement grave”.
“Il est particulièrement approprié que les dirigeants européens et en particulier le président [français Nicolas] Sarkozy et la chancelière [allemande Angela] Merkel aient décidé que les choses doivent vraiment bouger”, a affirmé Mme Lagarde lors d’un discours devant l’European Institute de Washington.
“Et ce début au moins de compromis que l’on voit progressivement se forger est crucial”, a-t-elle ajouté.
Mais “ce n’est pas suffisant en soi et il en faudra beaucoup plus pour que la situation dans son ensemble soit réglée et que la confiance revienne, aux marchés non seulement, mais aussi aux investisseurs, aux consommateurs, et à ceux qui doivent mettre en route leur stratégie pour les deux, trois ou quatre prochaines années, qui veulent savoir où ils vont ouvrir de nouvelles usines, où ils vont investir”, a estimé la directrice du FMI.
M. Sarkozy et Mme Merkel sont parvenus lundi à Paris à un accord sur un “nouveau traité européen” qui doit permettre des sanctions automatiques pour les Etats qui laisseraient filer leur déficit budgétaire.
Mme Lagarde a rappelé ses inquiétudes pour l’économie de la planète, face à la crise de la dette publique en zone euro.
“En matière de perspectives économiques mondiales, il est clair que nous voyons une situation qui peut être qualifiée d’extrêmement sérieuse, extrêmement inquiétante, et pour utiliser certains des mots de [l’ancien président de la Banque centrale européenne] Jean-Claude Trichet lui-même, extrêmement grave”, a-t-elle souligné.
“Ce n’est pas seulement sérieux au coeur de l’Europe, mais manifestement ça l’est dans beaucoup d’endroits du monde”, a déclaré l’ancienne ministre française.
“Ces trois dernières semaines j’ai visité tour à tour la Russie, la Chine, le Japon, le Pérou, le Mexique et le Brésil, et il n’y a pas un seul pays où la première question posée, soit par le président soit par le Premier ministre, et évidemment par le ministre des Finances et le gouverneur de la banque centrale, n’ait été sur l’Europe, n’ait été sur les conséquences et les répercussions de la crise européenne”, a-t-elle rapporté.
Le FMI a prévenu jeudi qu’il allait “probablement” abaisser en janvier ses prévisions de croissance mondiale pour 2012, au vu du ralentissement de l’activité en Europe et ailleurs.