Après le Maroc, la Tunisie sera le prochain pays de la zone MENA où Menapolis va être déployé, suivront par la suite l’Egypte, le Liban et la Jordanie. Et selon le portail econostrum.inf, le Centre pour l’intégration en Méditerranée(CMI) propose un nouvel outil d’analyse au service de la planification stratégique urbaine, et ce afin de répondre à sa vocation de faire converger les connaissances et pratiques vers une plus grande intégration en Méditerranée.
Les concepteurs de Menapolis, estimant que “le développement urbain connaît une croissance accélérée dans les pays du sud de la Méditerranée“, soulignent la nécessité d’“anticiper les besoins en termes d’infrastructures et de logements et éviter que ne s’accentuent les déséquilibres territoriaux“. Pour ce fait, “il faut mettre à disposition des décideurs et aménageurs de nouveaux outils. C’est ce que propose le programme Menapolis, né d’une convention signée entre l’Association e-Geopolis et le Centre de Marseille pour l’Intégration en Méditerranée“, financé par le groupe Caisse des Dépôts et Consignations et commandité par le département MENA de la Banque mondiale.
Menapolis “répond à un double objectif: caractériser et mesurer l’urbanisation sur la période 1950-2010 dans cinq pays (Égypte, Jordanie, Liban, Maroc et Tunisie) de la zone MENA et surtout prévoir les tendances à l’horizon 2030“, indique notre source.
Mais la tâche n’est pas des plus aisées, reconnaît François Moriconi-Ebrard, géographe, directeur de recherche au CNRS et président de l’association e-Géopolis. Car, «le concept de ville varie d’un pays à l’autre, ce qui constitue un handicap pour appréhender et travailler sur les phénomènes d’urbanisation. Nous avons donc élaboré une base de données des agglomérations de plus de 10.000 habitants à partir d’une définition commune, celle, retenue par l’Insee, d’espace urbanisé présentant une continuité caractérisée par moins de 200 m séparant deux constructions»…
Cela étant, le Maroc a été choisi pour servir de terrain d’expérimentation du programme Menapolis. Pour ce faire, «un séminaire a été organisé, les 3 et 4 novembre 2011, à l’université internationale de Rabat pour présenter ce nouvel outil à des représentants des ministères concernés, des collectivités locales ainsi que des urbanistes et aménageurs privés».
Selon la base de données Menapolis, le taux d’urbanisation du Maroc atteint 55% de la population, et l’évolution du réseau urbain se caractérise par une croissance marquée des grandes agglomérations comme celle de Casablanca/Rabat qui concentrait, en 2010, près du tiers de la population urbaine du pays. «Le Maroc s’est engagé sur la voie d’un développement durable prenant en compte les impératifs à la fois économiques, sociaux et environnementaux. Pour lutter contre le logement précaire et supprimer les bidonvilles, de nouvelles villes sont en cours de création. Comment assurer les connexions entre ces nouvelles villes et les agglomérations existantes? Quelles seront les infrastructures nécessaires? Quels sont les besoins en logements? Quels types d’activités économiques y développer? Voilà le challenge auquel nous sommes confrontés, Menapolis peut nous aider à apporter des réponses plus appropriées en sachant que c’est un outil évolutif et qu’il nous faut nous l’approprier», estime Hynd Bouhia. Mais pour faciliter cette appropriation, des formations vont être organisées dans les prochaines semaines au Maroc, écrit notre source.
Quant à la Tunisie, où le programme sera prochainement implémenté, elle abritera au printemps 2012, elle aussi, un séminaire de présentation.