Le Maghreb –surtout la Tunisie, l’Algérie et le Maroc- ayant fait le choix de développer l’énergie solaire comme moyen de produire l’électricité, les grandes puissances –notamment l’Union européenne et les Etats-Unis– sont en train de se positionner pour remporter le maximum de projets qui vont être développés au cours des vingt prochaines années.
Les trois pays du Maghreb central –Maroc, Algérie, et Tunisie- ont mis le cap sur les énergies renouvelables en général et le solaire en particulier et entendent se doter, chacun, d’ici 2020. C’est pour cette raison que cette partie du monde fait l’objet d’une âpre bataille entre l’Europe et les Etats-Unis. Jusque-là plutôt effacés, les Américains tentent de rattraper le temps perdu. Continuant l’offensive lancée en 2010, la USTDA, (sponsor du MENA Power 2010 Forum au Caire auquel ont pris part des fournisseurs américains d’équipements et services pour la production d’électricité, et organisateur d’une mission aux Etats-Unis d’entrepreneurs égyptiens et marocains), a invité à la mi-novembre de hauts responsables publics et privés de programmes de développement de l’énergie solaire du Maroc -(Agence Marocaine pour l’Energie Solaire, Agence pour le Développement de l’Energie Renouvelable et l’Efficacité Energétique, la Compagnie d’Investissement dans l’Energie et CDG Capital Infrastructures et l’Agence Nationale pour le Transport et la Logistique)-, d’Algérie –(Algérie Nouvelle Energie, Cevital et Amimer Energie) et Tunisie –(Direction générale de l’Energie au ministère de l’Industrie et de la Technologie, Agence Nationale de Maîtrise de l’Energie, et Société Italo-tunisienne pour l’Exploration Pétrolière)- à prendre connaissance des technologies américaines solaires.
Début janvier 2012, ce sera au tour des Britanniques de tenter de se placer. C’est le United Kingdom Trade and Investment (UKTI), chargé de mener cette offensive, qui emmènera en Tunisie et en Algérie une mission d’hommes d’affaires du secteur des énergies renouvelables. Ils ne seront pas en terrain complètement inconnu, car la Grande-Bretagne a établi des relations très étroites avec l’establishment tunisien du secteur de l’énergie, grâce à un dialogue qui se déroule depuis 2004 alternativement dans les deux pays.
Entre temps, les Allemands ont eu l’occasion de consolider leur avance en matière de coopération avec la Tunisie dans le domaine des énergies renouvelables. En effet, une mission d’entrepreneurs de ce secteur a pris part au premier forum économique tuniso-allemand (28-29 novembre 2011) puis aura des contacts avec des opérateurs locaux, à l’initiative de la Chambre de commerce tuniso-allemande, mandatée par le ministère allemand de l’Economie pour contribuer à la mise en œuvre d’un programme de promotion des énergies renouvelables en Tunisie.
D’ailleurs, c’est ce même département qui est en train d’aider la direction générale de l’Energie au ministère de l’Industrie et de la Technologie à élaborer une nouvelle stratégie énergétique basée principalement sur les énergies renouvelables en général et le solaire en particulier. Ce qui devrait attiser davantage l’appétit des entreprises européennes et américaines.