écembre 2011 à Genève (Photo : Sebastien Feval) |
[07/12/2011 10:52:05] PARIS (AFP) L’Association internationale du transport aérien (Iata) estime toujours que les compagnies dégageront cette année des bénéfices de 6,9 milliards de dollars (5,1 milliards d’euros) mais elle a mercredi fortement révisé à la baisse ses prévisions pour 2012.
Pour l’année prochaine, l’organisation table désormais sur un bénéfice de 3,5 milliards de dollars contre 4,9 milliards estimés en septembre. Elle n’exclut pas en outre des pertes de plus de 8 milliards si la crise de la zone euro évolue en crise bancaire et récession européenne, selon un communiqué.
“Dans le pire scénario, la crise de la zone euro pourrait évoluer vers une crise bancaire à grande échelle et une récession européenne, Iata estime que l’industrie mondiale du transport aérien pourrait accuser une perte supérieure à 8 milliards de dollars en 2012”, explique l’association qui représente quelque 240 compagnies aériennes assurant 84% du trafic aérien mondial.
“L’année prochaine, le risque le plus grand pour la rentabilité des compagnies aériennes est une crise économique qui résulterait de l’incapacité des gouvernements à résoudre la crise de la dette de la zone euro. Cela conduirait à des pertes supérieures à 8 milliards de dollars, les plus importantes depuis la crise financière de 2008”, commente Tony Tyler, directeur général de Iata, cité dans le communiqué.
“La prévision mondiale reste inchangée pour 2011 à 6,9 milliards de dollars. Mais les disparités régionales se sont accentuées, ce qui réflète des environnements économiques très différents auxquels les compagnies sont confrontées à travers le monde”, souligne M. Tyler.
Il relève en outre que la marge des compagnies estimée à 1,2% montre “combien la bataille pour la rentabilité est difficile dans ce secteur”.
En 2010, année de retour de la croissance, les compagnies avaient engrangé 15,8 milliards de dollars de bénéfices après des pertes de 4,6 milliards l’année précédente.
Iata relève que jusqu’à présent, les compagnies européennes sont dans la position la plus délicate. “La hausse des taxes sur les passagers et la faiblesse de leur marché domestique ont limité la rentabilité en Europe”, souligne l’organisation, qui table sur un bénéfice de 1 milliard de dollars pour cette région cette année.
Les transporteurs d’Amérique du nord évoluent dans un environnement plus clément: l’économie américaine s’accroît à un rythme plus rapide que l’Europe, note l’association.
Sans surprise, les transporteurs asiatiques se portent bien même si les contrastes sont là encore importants (marché japonais pas complètement rétabli après le tsunami de mars, marché chinois en pleine expansion).