Après les Etats, SP menace les banques de la zone euro et l’UE

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à New York (Photo : Mario Tama)

[07/12/2011 23:13:07] PARIS (AFP) Après avoir menacé la zone euro lundi, l’agence de notation Standard & Poor’s s’en est pris mercredi à plusieurs grandes banques de la zone euro, dont de nombreuses françaises, et à l’Union européenne, à la veille de l’ouverture d’un sommet européen jeudi et vendredi à Bruxelles.

Pour S&P, ces décisions sont la suite logique du placement sous surveillance négative lundi des notes qu’elle attribue à la dette à long terme de quinze pays de la zone euro, dont l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande, la France, le Luxembourg et les Pays-Bas qui bénéficient de la meilleure possible (“AAA”).

S&P cible maintenant le secteur bancaire, qui se trouve déjà au coeur de la tourmente financière et qui est un vecteur de propagation de la crise de la dette publique, mais aussi l’UE.

De nombreuses banques françaises sont à présent menacées d’une dégradation de leur note, dont BNP Paribas, BPCE (maison mère du Crédit Foncier), la Société Générale, la BRED-Banque Populaire, le Crédit foncier de France, le Crédit lyonnais, le Crédit Agricole et des caisses régionales.

Côté allemand, Deutsche Bank et sa filiale Postbank, Commerzbank ou encore Eurohypo sont concernées, tout comme UniCredit et Intesa Sanpaolo en Italie.

Le fait que les banques françaises soient particulièrement menacées n’est pas vraiment une surprise. Dès lundi, lorsque S&P avait dit envisager d’abaisser de deux crans la note de la France, l’agence s’était inquiétée des contraintes nouvelles pesant sur le financement des établissements bancaires français.

Elle allait jusqu’à dire qu’une intervention de l’Etat pourrait être nécessaire pour les renflouer.

Depuis août, les banques françaises empruntent plus difficilement sur les marchés en dollars, elles qui en étaient jusqu’ici grandes consommatrices. Sous pression, les trois grandes banques françaises cotées ont toutes annoncé, en septembre, des mesures pour réduire leurs besoins en billets verts.

S&P ne compte pas s’en tenir là. “Des décisions similaires concernant la notation d’autres grandes banques de la zone euro seront bientôt prises”, précise-t-elle dans un communiqué.

L’UE, notée “AAA” depuis 1976, pourrait aussi perdre cette note, mise sous surveillance négative. S&P a invoqué ses “inquiétudes quant aux répercussions potentielles du service de la dette des Etats de la zone euro à l’avenir”.

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été Générale, Crédit agricole et BNP Paribas dans une rue à Rennes (Photo : Damien Meyer)

L’Union est un petit émetteur de dette, qui est obligé d’avoir un budget équilibré, mais qui a placé des obligations avec des maturités de 5 à 15 ans pour financer des prêts à des pays membres en difficulté (Hongrie, Roumanie, Grèce, Irlande et Portugal).

La décision de lundi soir a entraîné dans son sillage plusieurs annonces de placement sous surveillance des notes d’entités liées aux Etats, comme plusieurs régions espagnoles ou des entreprises publiques françaises.

Cette annonce sur les banques, quoique logique, devrait encore renforcer la pression sur les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 pays de l’Union européenne qui se retrouveront jeudi à partir de 19H30 (18H30 GMT) à Bruxelles lors d’un nouveau sommet jugé décisif pour sauver la zone euro.

Le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel ont appelé mercredi leurs partenaires européens à mettre en place une gouvernance renforcée de la zone euro, avec plus de discipline budgétaire et de convergence dans certains domaines comme la finance et le travail.

Dans un courrier adressé au président du Conseil européen Herman Van Rompuy, le président et la chancelière ont détaillé leur proposition commune de révision des traités européens, dévoilée lundi à l’Elysée au terme d’intenses tractations, pour tenter d’enrayer la crise des dettes souveraines.

Les deux dirigeants doivent aussi rencontrer, avant le sommet, le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi, a indiqué une source européenne.

Le rôle de la BCE dans les efforts pour circonscrire la contagion d’une crise de la dette qui menace l’existence même de la monnaie unique est au centre des débats.