Crise : Draghi douche les espoirs d’une intervention massive de la BCE

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ésident de la Banque centrale européenne Mario Draghi (G) et le président du Parlement européen Jerzy Buzek au Parlement européen de Bruxelles, le 1er décembre 2011 (Photo : Thierry Charlier)

[08/12/2011 14:47:30] FRANCFORT (Allemagne) (AFP) Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi a douché jeudi les espoirs d’une intervention massive de son institution face à la crise, appelant plutôt les gouvernements à “faire le maximum”.

A l’adresse des dirigeants européens réunis à partir de la soirée à Bruxelles, il a appelé de ses voeux un nouveau “pacte budgétaire” en zone euro, pour enrayer l’envol de la dette des Etats.

“La responsabilité ultime (d’enrayer la crise) appartient aux responsables politiques”, a-t-il répété.

M. Draghi a estimé que si ce pacte budgétaire devait être doté d’un “cadre légal crédible”, il était “tout aussi important qu’il soit mis en place rapidement”, une manière de s’opposer à des procédures trop longues de ratification en cas de modification des traités européens.

Le président de la BCE s’est par ailleurs dit “surpris de l’interprétation de (ses) propos” après un discours devant le Parlement européen la semaine dernière.

Certains médias et économistes avaient alors affirmé que M. Draghi serait disposé à intervenir massivement en soutien des Etats, une fois mises en place les réformes institutionnelles.

Loin de nourrir ces espoirs, le président de la BCE a dit qu’en matière de soutien aux pays en détresse, sa “préférence allait au FESF et au MES”, soit au mécanisme déjà mis en place et à celui qui doit le relayer. M. Draghi les a jugés “parfaitement équipés” pour faire face à la crise de la dette.

Le président de la BCE a aussi exclu la possibilité d’intervenir davantage sur le marché de la dette publique comme le réclament certains Etats, notamment la France, soulignant une nouvelle fois que les achats d’obligations publiques qu’effectue déjà la BCE sont “limités” et “temporaires”.

“Les traités interdisent un financement monétaire des Etats”, a dit M. Draghi.

Il a aussi balayé la possibilité d’un financement des Etats par la BCE, mais via le Fonds monétaire international: “c’est incompatible avec les traités”.