écembre 2011 (Photo : Damien Meyer) |
[10/12/2011 11:18:36] PARIS (AFP) La SNCF, sur le pied de guerre, se prépare à une journée historique dimanche avec des grilles horaires presqu’entièrement remaniées et l’ouverture de la ligne à grande vitesse Rhin-Rhône, mais le vrai test aura lieu lundi, journée qui pourrait s’avérer plus difficile encore.
La SNCF et Réseau ferré de France (RFF) se préparent depuis des mois à ce grand bouleversement: communication tous azimuts, nomination d’une médiatrice spécialement pour les horaires, cellule de veille inédite… et pourtant ils sont nombreux à craindre que ce “big bang” tourne au big bug.
Dimanche marque le début des changements mais le vrai test sera la journée de lundi quand 4 millions de “navetteurs” (ces usagers qui prennent tous les jours le train pour se rendre sur leur lieu de travail ou leur école) vont étrenner les nouveaux horaires et parfois être confrontés à un temps de parcours allongé.
Ces changements à grande échelle (85% des horaires des trains modifiés) ont trois raisons essentielles: le développement du cadencement, qui consiste à faire partir les trains à des horaires réguliers, le lancement de la LGV Rhin-Rhône, qui par ricochet a des répercussions sur les autres lignes, et, surtout, la multitude de travaux prévus sur un réseau vieillissant.
écembre 2011 en gare du Mans. (Photo : Jean-Francois Monier) |
Malgré des mois de réunions préalables et quelque 10 millions d’euros investis en communication pour informer les usagers, des associations et élus de régions estiment que ces changements sont imposés de manière trop brusques.
“Ces changements ont été finalement introduits de façon précipitée, sans prendre véritablement en compte les contraintes propres à la vie quotidienne des citoyens”, comme les horaires de lycée ou de travail, ont dénoncé jeudi le président de l’Association des régions de France (ARF), Alain Rousset (PS), et le président de sa commission transports, Jacques Auxiette (PS).
Les usagers pointent par ailleurs la suppression de certains trains, la disparition de certaines dessertes, souvent tôt le matin ou tard le soir en raison des travaux.
Les échos de la grogne, toutes régions confondues, enflent à l’approche de la date fatidique. Une association d’usagers, l’Avuc, a même lancé un mot d’ordre national de grève du billet des voyageurs pour lundi matin et prévenu qu’elle n’excluait pas des actions plus spectaculaires par la suite.
Depuis quelques jours, des usagers et élus mécontents ont parfois choisi de bloquer des voies, comme à Blois lundi.
és de la SNCF |
Nommé mi-novembre médiatrice dans ce conflit des nouveaux horaires par la SNCF et RFF, l’ancienne secrétaire générale de la CFDT, Nicole Notat, tente de trouver des solutions pour dissiper les points de blocage. Elle a reçu plus de 600 réclamations dont la plupart concernent les mêmes points sensibles.
Le mécontentement gagne aussi les conducteurs, comme à Tarbes (Hautes-Pyrénées), où ils sont appelés à la grève de dimanche soir à mardi matin.
De son côté, la SNCF, qui s’est dotée d’une cellule de veille inédite depuis jeudi et jusqu’au 15 janvier, se veut rassurante.
“Il y aura dès lundi une période de +rodage+ des nouvelles habitudes pour nos clients et nos agents. Nous avons jusqu’à fin février pour trouver des solutions pratiques”, affirme Guillaume Pepy, le président de la SNCF dans Libération dans son édition de samedi.