Areva : “des pertes vraisemblablement importantes” selon Eric Besson

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éfrigérantes et leur panache de vapeur de la plate-forme Areva du Tricastin, prise le 4 avril 2011 (Photo : Philippe Desmazes)

[11/12/2011 12:42:16] PARIS (AFP) Le ministre de l’Industrie, Eric Besson, a confirmé que le groupe nucléaire Areva allait annoncer des pertes “vraisemblablement importantes”, dans un entretien dimanche au Forum Radio J.

“Je vous confirme qu’Areva annoncera des pertes, vraisemblablement importantes, leur montant exact, c’est au président d’Areva, Luc Oursel, qu’il appartient de les annoncer et de les expliquer”, a-t-il déclaré.

Luc Oursel doit présenter lundi son “plan d’orientation stratégique”, avec notamment des suppressions d’emplois, pour un groupe qui pourrait essuyer sa première perte nette depuis 2001, renforçant le besoin d’économies tous azimuts.

Il faut expliquer ces pertes “par le fait que c’est une action de mise à niveau et de transparence qui est menée par le président d’Areva et son conseil de surveillance, et notamment en terme de dépréciation d’actifs”, souligne M. Besson.

Cette dépréciation d’actifs touche en premier lieu sa filiale minière (mines d’uranium) UnraMin en Namibie.

“Je crois savoir que le conseil de surveillance d’Areva veut se doter d’un comité spécial pour faire toute la lumière sur cette acquisition qui date de 2007 et qui a été achetée à un très haut niveau qui correspondait probablement au très haut niveau des prix de l’uranium à l’époque, or depuis le prix de l’uranium a été divisé par deux”, indique le ministre.

“J’ai demandé moi-même à mes services une étude sur les conditions de cette acquisition pour essayer de comprendre ce qui s’était exactement passé et pourquoi la dépréciation de cet actif”.

M. Besson a toutefois assuré qu’il ne croyait pas qu’il y ait eu des zones d’ombre dans l’achat d’UnraMin en Namibie.

“Il ne faut pas préjuger à l’avance ce que seront les résultats de cette étude”, a-t-il estimé, rappelant la baisse significative des prix de l’uranium depuis.

“Je ne fais pas a priori de querelle ad hominem”, assure-t-il. “Si le comité spécial estime nécessaire d’auditionner Anne Lauvergeon (ex-présidente d’Areva), on n’est pas dans un registre judiciaire mais dans une démarche d’un conseil de surveillance interne qui s’interroge sur les conditions de cette acquisition”.

Cet achat s’est fait à l’époque “avec l’assentiment des représentants de l’Etat au conseil d’administration”, a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le ministre a confirmé que les chantier EPR en Finlande comme à Flamanville allaient “coûter beaucoup plus cher à fabriquer que ce qui avait été envisagé, notamment pour des questions de génie civil, de travaux publics qui sont liés à la substance même de ce qu’il est, c’est à dire un produit particulièrement sûr”.

Pour vendre des réacteurs EPR, “il y a des discussions avec beaucoup de pays qui continuent à investir dans le nucléaire”, souligne M. Besson, citant la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud ou le Royaume-Uni.