çois Baroin le 23 novembre à Paris (Photo : Eric Piermont) |
[11/12/2011 21:12:24] PARIS (AFP) Le ministre français de l’Economie François Baroin a réagi dimanche par un lapidaire “tant pis” au risque d’une marginalisation du Royaume Uni dans l’Union européenne, après le refus de Londres de s’associer à l’accord de Bruxelles pour renforcer la discipline budgétaire en Europe.
“Ils (ndlr, les Britanniques) ne vont pas quitter l’Europe”, a estimé M. Baroin, ajoutant que si le Royaume-Uni se tenait à l’écart d’une Europe “à 26 qui va aller plus vite”, il dirait “+tant pis+, en fait, pour résumer”.
“On constate cette décision de David Cameron (le Premier ministre britannique), on la regrette mais on ne peut pas s’y arrêter”, a-t-il poursuivi.
Citant le vice-Premier ministre britannique Nick Clegg, un libéral-démocrate pro-européen, qui a jugé qu’il y avait désormais “un vrai danger de voir le Royaume Uni isolé et marginalisé dans l’Union européenne”, François Baroin a affirmé que “c’est l’histoire qui le dira”.
Pour le ministre français de l’Economie, il aurait été “probablement mieux que la Grande-Bretagne accompagne (un) mouvement qui est quand même historique, sans se payer de mots”.
L’accord européen sur un renforcement de la discipline au sein de la zone euro intervenu vendredi à Bruxelles “répond point par point aux problématiques des dysfonctionnements de cette zone”, a-t-il estimé.
Selon lui, le Premier ministre britannique “a fait un choix probablement dicté par des considérations de politique intérieure”. “La situation de l’économie britannique n’est pas facile” avec “un niveau de déficit équivalent à celui de la Grèce” et “un niveau de dette important”, a ajouté M. Baroin.
La Grande-Bretagne “s’isole, c’est regrettable”, a estimé pour sa part le chef de la diplomatie française, Alain Juppé. “Ce n’est pas complétement nouveau, on sait très bien depuis très longtemps que pour la Grande-Bretagne l’Union européenne c’est d’abord un marché. Pour nous c’est un peu plus que cela”, a-t-il dit à la chaîne de télévision TV5-Monde, Radio France Internationale et au journal Le Monde.
La position britannique “n’est pas une bonne nouvelle mais cela ne va pas nous empêcher d’avancer”, a-t-il précisé.