Comme son nom l’indique, le groupe français PizzornoEnvironnement, fondé en 1974, est dans trois corps de métiers, à savoir “déchets“ (collecte, tri et traitement), propreté (urbaine, littoral et graffitis) et eau (assainissement).
En 2009, suite au lancement d’un appel d’offres international par le ministère de l’Environnement et l’ANGED –pour (Agence National de Gestion des Déchets), GPE (Groupe Pizzorno Environnement) dont le conseiller-actionnaire n’est autre que François Léotard est choisi pour exploiter la décharge de Djebel Chékir (région du Grand Tunis) ; activité qu’il entame dès le 1er mars 2009 et pour 5 prochaines années (contrat renouvelable une fois).
Seulement voilà, à peine 2 ans après, la révolution tunisienne intervient, avec son corolaire, la mise en place de la Commission d’investigation sur la corruption et la malversation (CICM), laquelle a récemment rendu son rapport. Et tout le monde le sait désormais, ce rapport met en cause plusieurs sociétés et personnalités tunisiennes et étrangères –notamment française. Dont Pizzorno.
Ainsi, lit-on dans le rapport de la CICM: «Il apparaît que F. L. a usé de son autorité et ses relations personnelles avec les responsables tunisiens pour influencer le cours du marché, le conclure en faveur de Pizzorno/Sovatram et donc s’octroyer un avantage injustifié […] portant atteinte aux intérêts de l’État tunisien».
Les initiales F.L ont vite été identifiées comme celles de François Léotard, ayant occupé plusieurs postes ministériels au cours des mandats de François Mitterrand (Culture et Communication, Défense).
D’ailleurs, la CICM aurait déposé une plainte, depuis le 9 juin dernier, auprès du parquet de Tunis sur les conditions d’attribution du marché de la gestion des déchets de Djebel Chékir si l’on en croit le site web nicematin.com. Cette plainte, toujours selon la même source «vise directement les anciens dirigeants tunisiens, mais aussi la société varoise Pizzorno et son conseiller et actionnaire, François Léotard».
A noter par ailleurs que, depuis 2009, GPE est devenu le 4e opérateur en France dans le secteur ultraconcurrentiel de la propreté, de la collecte, du tri et du traitement des déchets. Il emploie 7.000 personnes, tant en France qu’à international, notamment au Maghreb (Maroc, Tunisie, Mauritanie…).