On n’est pas sortis de l’auberge! Ou si peu, si l’on veut se faire vraiment
optimistes. Car, si la loi sur l’organisation provisoire des pouvoirs publics
s’est débarrassée avec sagesse d’un article 16 incompréhensible, elle l’a
remplacé par un article 26 compliqué, comme pour ne pas perdre la face.
Voyez plutôt. La nomination du gouverneur de la
Banque centrale doit être
triplement estampillée par le président de la République, le chef du
Gouvernement et la majorité à la Constituante. Et, pour le vice-gouverneur,
c’est plus compliqué: il faut qu’il y ait proposition du gouverneur puis accord
entre le président de la République, le président de la Constituante et le chef
du Gouvernement. Même chose pour les membres du conseil d’administration de la BCT.
C’est assez bizarre car, en même temps, beaucoup d’élus (mais pas une majorité)
se sont affirmés pour l’élection pure et simple du gouverneur et de ses
adjoints, comme on fait dans les pays développés et démocratiques.
Le centre du sujet de l’indépendance de la BCT étant qu’elle doit être
entièrement autonome dans la prise de ses décisions pour assumer ses charges de
préservation des équilibres financiers, de garantir la transparence de la
politique monétaire du pays, de monitorer le système bancaire…
Car elle peut ne pas avoir les mêmes priorités que le gouvernement… si, si…
les grands équilibres macroéconomiques, qui sont de nature technique, peuvent
contredire pour un moment les nécessités du gouvernement, qui sont de nature
politique. C’est la logique de la gestion politique, économique d’un pays qui
doit s’adapter aux impératifs de préservation de ses équilibres fondamentaux,
pas le contraire.
Une simple question: à quoi pourrait bien servir l’effort de développement si on
entraîne le pays dans une spirale inflationniste ou, pire, déflationniste?