La demande de pétrole revue en nette baisse dans contexte économique “aggravé”

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Irak en 2009 (Photo : Essam al-Sudani)

[13/12/2011 10:51:56] PARIS (AFP) L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a révisé en nette baisse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2011 et 2012 en raison de “l’aggravation” du contexte économique et de prix élevés, dans son rapport mensuel publié mardi.

La consommation de pétrole devrait être de 160.000 barils par jour moins forte que prévu précédemment en 2011, et de 200.000 barils par jour moins forte que prévu en 2012, soit une consommation de 90,3 mbj, estime l’agence.

La demande resterait toutefois en hausse par rapport aux années précédentes à 89 millions de barils jour (mbj) en 2011 (+0,8% par rapport à 2010) et à 90,3 mbj l’an prochain (+1,4% par rapport à 2011).

“La combinaison d’un contexte économique mondial aggravé et de prix du pétrole constamment élevés a conduit à revoir à la baisse les prévisions de demande de pétrole en 2011 et 2012”, explique l’AIE dans ce document.

¨L’avenir incertain de la zone euro porte un risque d’abaissement des prévisions de croissance économique actuelles”, souligne l’AIE, qui représente les pays consommateurs et dépend de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

La hausse de la consommation des pays émergents non membres de l’OCDE reste beaucoup plus élevée que celle des pays de l’OCDE, et pourrait s’accélérer d’ici 2012, pour augmenter de 1,18 mbj en 2011 à 43,3 mbj et de 1,58 mbj en 2012 à 44,9.

A l’inverse, la consommation des pays de l’OCDE baisse de 0,45 mbj en 2011 pour atteindre 45,7 mbj et de 0,31 mbj en 2012 à 45,4 mbj, en raison notamment de la crise de la dette en Europe. En Europe seulement, la demande devrait chuter de 1,4% en 2012, alors que la baisse est moitié moins importante (-0,7%) dans l’ensemble des pays de l’OCDE.

L’AIE revoit également en baisse de 300.000 mbj sa prévision de demande de pétrole à moyen terme, même si la consommation devrait toujours augmenter en passant de 88,3 mbj en 2010 à 95 mbj en 2016.

L’offre de son côté augmente de 900.000 barils par jour en novembre par rapport à octobre à 90 mbj, grâce à un rebond de la production en Arabie Saoudite, en Libye, et dans des pays non membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

Sur un an (de novembre 2010 à novembre 2011) la production augmente de 1,3 mbj grâce à une hausse de la production de brut et de gaz naturel liquifié de l’Opep, estime l’AIE.

Les stocks de l’OCDE en pétrole ont chuté en octobre de 36,3 millions de barils pour atteindre 2.630 mbj, notamment les stocks de distillats moyens, ce qui veut dire que l’OCDE peut couvrir la demande en pétrole de ses pays pendant 57,2 jours.

L’Opep, qui pompe environ 40% du brut mondial, avait maintenu le mois dernier à 87,81 mbj sa prévision de demande de brut pour 2011, et à 89,01 mbj sa prévision pour 2012.

L’Opep, qui doit se réunir mercredi à Vienne, devrait laisser inchangés ses quotas de production, en dépit de perspectives économiques moroses et du redémarrage de la production libyenne, sur fond de tensions autour de l’Iran, estiment les analystes.

Les prix du baril de pétrole ont terminé lundi soir en net repli de 1,64 dollar à New York à 97,77 dollars, en raison de l’inquiétude suscité par l’agence de notation Moody’s qui a estimé que les mesures décidées lors du sommet de l’Union européenne vendredi ne suffiraient pas à enrayer la crise.