Le président de la commission européenne, M. José Manuel Barroso et le président français Nicolas Sarkozy ont été parmi les tout premiers chefs d’Etat à féliciter M. Moncef Marzouki après son élection à la présidence tunisienne. Décryptage des messages.
Premier message: Barroso et Sarkozy sont satisfaits du rythme des réalisations de la révolution du 14 janvier 2011, particulièrement l’élection de la Constituante le 23 octobre, l’adoption, le 11 décembre, de la loi d’organisation des pouvoirs provisoires et l’élection d’un nouveau président, autant d’acquis qui viennent améliorer la visibilité de la Tunisie et pour ses partenaires et pour les investisseurs étrangers.
Selon M. Sarkozy, l’élection de Marzouki constitue «une étape majeure dans l’approfondissement du processus démocratique en Tunisie et l’orientation vers l’établissement d’institutions élues qui offriront le cadre nécessaire à la préparation d’une nouvelle Constitution et à l’avènement d’une seconde République tunisienne».
M. Barroso va plus loin et relève que «ce processus constitue également une source d’inspiration pour toute la région».
Deuxième message: les deux présidents ont tenu à rappeler qu’ils étaient aux côtés de la Tunisie durant la révolution.
Le président de la Commission européenne fait observer que l’Union européenne a «soutenu le processus de transition depuis le début, à la demande des autorités tunisiennes et que le programme de coopération avec la Tunisie a été revu et substantiellement accru afin de pouvoir répondre aux nombreux défis auxquels le pays doit faire face».
Le chef d’Etat français, qui n’a pas vu venir la révolution tunisienne et qui, par conséquent, l’a tout simplement ratée, s’est contenté de rappeler le rôle positif qu’a joué la France à Deauville où s’était tenu, au mois de mai dernier, le sommet du G8, «dans la mobilisation internationale afin de soutenir la transition démocratique en Tunisie et dans le monde arabe».
Troisième message: les perspectives. Pour M. Barroso, sur le plan politique, l’Union européenne est prête à approfondir les relations avec la Tunisie dans le cadre du «partenariat privilégié» et à instaurer un dialogue avec l’ensemble des acteurs de la société, dialogue qualifié de «volet prioritaire de l’action de l’UE en Tunisie».
Du côté français, le président Sarkozy a assuré son homologue tunisien de «la volonté résolue de la France d’apporter tous les concours qui paraîtront nécessaires afin que la Tunisie surmonte les difficultés auxquelles elle est aujourd’hui confrontée notamment sur le plan économique».
En fin diplomate, Sarkozy a ajouté sa note personnelle en qualifiant Moncef Marzouki «d’ami de la France» et en l’invitant à se rendre en France pour une visite officielle.