Après avoir manipulé ses comptes financiers, Olympus livre ses résultats pour rester en Bourse

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à Tokyo, le 14 décembre 2011 (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[14/12/2011 07:28:06] TOKYO (AFP) Le groupe japonais d’appareils photo Olympus, qui a reconnu avoir manipulé ses comptes financiers pendant des années, a publié mercredi ses résultats du premier semestre 2011-2012, se conformant à la date-butoir pour éviter la radiation de la Bourse, mais s’est abstenu de prévisions annuelles.

Pour les mois d’avril à septembre, le groupe a fait état d’une perte nette de 32,33 milliards de yens (plus de 300 millions d’euros), contre un bénéfice net de 3,8 milliards de yens dégagé un an auparavant (chiffres révisés).

En publiant ses comptes, Olympus espère éviter l’expulsion de son titre de la Bourse de Tokyo où il est placé sous surveillance à cause de l’incapacité de l’entreprise à respecter l’échéance initiale du 14 novembre.

Il a en outre annulé mercredi ses prévisions antérieures de résultats pour l’ensemble de l’exercice en cours, à cause de la difficulté à estimer les conséquences de ce scandale.

“A l’heure actuelle, il est difficile d’évaluer de façon rationnelle les répercussions sur nos ventes de la révélation des maquillages de pertes financières”, a expliqué Olympus dans un communiqué.

Le groupe, dont l’image de marque a été saccagée, prévoyait auparavant de terminer l’exercice en mars prochain en dégageant un bénéfice net de 18 milliards de yens (170 millions d’euros).

Par ailleurs, selon les documents transmis ce jour par Olympus aux autorités, les résultats nets des années budgétaires achevées en mars 2006, 2007, 2008, 2009, 2010 et 2011 ont été révisés.

Ces éclaircissements ont été effectués sur la base des travaux d’un comité de juristes indépendants qui a élucidé les schémas complexes utilisés au fil des ans pour maquiller les revers financiers découlant de placements hasardeux effectués vers la fin des années 1980 et qui ont viré au fiasco.

Olympus avait camouflé depuis la fin de la décennie 1990 un passif de 134,8 milliards de yens (1,24 milliard d’euros au cours actuel) qu’il est obligé de réintégrer.

D’ex-dirigeants du groupe se sont ingéniés durant des années à cacher cette infortune via des dépréciations d’actifs liées au rachat de trois entreprises nippones, ainsi qu’au travers de commissions versées à un intermédiaire lors de l’acquisition de l’entreprise britannique d’instruments chirurgicaux Gyrus.

Les nouveaux dirigeants d’Olympus ont admis récemment que les comptes avaient été trafiqués, sans connaître l’ampleur des faits et en s’en remettant au comité indépendant.

Ces aveux sont intervenus à la suite des déclarations de l’ex-PDG britannique Michael Woodford, renvoyé mi-octobre après quelques mois à la tête de l’entreprise, officiellement pour cause de méthode de travail inadaptée.

Lui a toujours prétendu au contraire avoir été évincé à cause des explications demandées à d’autres dirigeants du groupe sur de douteuses acquisitions de sociétés et autres obscures opérations financières.

Ces querelles ont débouché sur un scandale qui a entraîné l’ouverture d’enquêtes non seulement au Japon, mais aussi aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.