Corruption et évasion fiscale coûteraient 13 milliards d’euros par an à la Grèce

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à Athènes le 12 décembre 2011 (Photo : Louisa Gouliamaki)

[14/12/2011 11:09:55] ATHENES (AFP) Corruption et évasion fiscale devraient encore coûter des milliards d’euros à la Grèce, dont les efforts pour faire rentrer l’argent dans les caisses de l’Etat et poursuivre les fraudeurs sont vains, selon les spécialistes réunis lors d’une conférence.

L’évasion fiscale coûte chaque année quelque 13 milliards d’euros à l’Etat grec, a estimé le quotidien Ta Nea, s’appuyant sur des avis d’experts et des chiffres officiels lors d’une conférence sur la corruption mardi.

Et le plus souvent l’Etat grec ne parvient à recouvrer que 20% des amendes infligées aux fraudeurs, a déclaré l’ex-responsable des systèmes d’information du ministère des Finances Diomidis Spinellis, qui a démissionné en octobre.

Car en général, l’Etat renonce à 40% de la somme et les 40% restants sont empochés par l’inspecteur des impôts chargé du recouvrement, a affirmé M. Spinellis.

Et lorsque l’Etat lui-même doit rembourser des sommes indûment perçues, 10% de celles-ci sont détournés par des fonctionnaires indélicats, a indiqué de son côté le chef de l’équipe anti-fraude (SDOE) Nikos Lekkas lors de cette conférence.

Et une loi sur la transparence bancaire adoptée en 1995 n’a été appliquée que l’an dernier, a-t-il relevé.

L’organisation non-gouvernementale Transparency International a classé la Grèce au 80e rang de son classement international 2011 évaluant le degré de perception de la corruption de 182 pays, rendu public le 1er décembre.

On estime que l’économie informelle représente environ un tiers d’une économie officielle grecque plongée dans une profonde récession, alors que le gouvernement a mis en oeuvre une sévère politique d’austérité dictée par ses bailleurs de fonds, Union européenne et Fonds monétaire international.

Selon Ta Nea, la traque des fraudeurs n’a quasiment pas eu d’effet, la plupart des chefs d’entreprises arrêtés par la police ayant usé de tous les moyens légaux leur permettant d’éviter la prison.

Certains ont même placé leur société en dépôt de bilan, empêchant ainsi l’Etat de saisir les actifs de celle-ci.

“Nous avons arrêté 17 personnes qui devaient au total 5,6 millions d’euros au fisc mais n’avons réussi à récupérer effectivement que 50.000 euros,” a indiqué une source au sein du SDOE à Ta Nea.

L’Etat grec n’a perçu que 5,1 millions d’euros sur les 41 milliards escomptés, a indiqué le journal.