Les logos de Areva et EDF (Photo : Jean-Pierre Clatot) |
[14/12/2011 16:16:40] LONDRES (AFP) EDF et Areva ont franchi jeudi une étape importante dans leurs projets de construction d’EPR au Royaume-Uni, où les autorités ont accordé une certification provisoire à ce modèle de réacteur, ainsi qu’à l’AP1000, technologie rivale développée par l’américain Westinghouse.
L’Office de réglementation nucléaire (ONR) et l’Agence de l’Environnement, en annonçant ce feu vert intérmédiaire, ont toutefois souligné que certaines questions doivent encore être “résolues”, avant qu’elles puissent donner leur accord définitif à la construction de réacteurs EPR ou AP1000 dans le pays, qui a confirmé son choix en faveur du développement du nucléaire.
Les industriels ont dû préciser leurs plans pour se conformer aux critères de sécurité renforcés adoptés en octobre par le Royaume-Uni après la catastrophe de Fukushima au Japon.
“Il appartient désormais aux industriels de nous convaincre qu’ils ont résolu ces questions. Nous n’autoriserons pas les industriels à construire de nouveaux réacteurs avant cela”, a insisté dans un communiqué Kevin Allars, l’un des responsables de l’ONR.
Les groupes français EDF et Areva ont aussitôt salué “une étape clé” pour la réalisation de leurs projets de construction d’EPR au Royaume-Uni.
“C’est une très bonne nouvelle. Nous sommes conscients qu’il reste beaucoup à faire pour obtenir la certification finale, et nous le ferons”, a estimé dans un communiqué Vincent de Rivaz, le patron d’EDF Energy, filiale britannique du géant français de l’électricité.
De son côté, Areva s’est “réjouit” de cette décision, estimant que les autorités de régulations britanniques “ont conclu que le résultat est globalement satisfaisant, tant en termes de conception que de sécurité de l’EPR”.
“Nous avons déjà résolu un certain nombre de questions en suspens et sommes déterminés à satisfaire les autorités de régulation sur tous les sujets restant à régler, y compris ceux soulevés par Fukushima”, a souligné Alain-Pierre Raynaud, responsable des activités britanniques d’Areva.
Le groupe nucléaire public a rappelé au passage avoir déjà signé en juillet un contrat avec EDF, portant sur la fourniture à ce dernier des pièces forgées pour l’un des EPR que l’électricien veut construire en Grande-Bretagne.
EDF souhaite bâtir une nouvelle centrale abritant deux réacteurs de type EPR à Hinkley Point dans le Somerset, dans le sud-ouest du pays.
Le premier réacteur est prévu pour une mise en service fin 2018-début 2019 et le second pour mi-2020, selon un calendrier indicatif remis aux autorités.
Mais le calendrier définitif ne doit être connu que fin 2012, lorsque EDF prendra la décision finale d’investir.
Le Royaume-Uni compte aujourd’hui 10 centrales nucléaires abritant 19 réacteurs, qui assurent près d’un cinquième de la production nationale d’électricité.
A l’inverse de l’Allemagne et de l’Italie, qui ont décidé de rompre avec le nucléaire après la catastrophe de Fukushima, le gouvernement du Premier ministre conservateur David Cameron a confirmé sa confiance dans l’atome, et maintenu le programme de renouvellement progressif du parc nucléaire national, tout en adoptant des critères de sécurité plus stricts.