L’initiative «D’une transition l’autre», organisée lundi 12 décembre 2011 par le Centre de Marseille pour l’Intégration Méditerranéenne, l’UTICA et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) marque l’arrivée de cette dernière en Tunisie, dans le but de l’aider à réussir sa transition vers un régime démocratique. Pour ce faire, et une fois les formalités d’adhésion –en cours- complétées, la BERD mettra en œuvre un programme de coopération touchant notamment les PME, les infrastructures municipales –et notamment le transport-, l’efficacité énergétique, le secteur financier, l’agriculture et l’industrie agroalimentaire. Explication du directeur de la communication de la banque.
WMC: La Tunisie a demandé à adhérer à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Où en est le processus d’adhésion?
Jonathan Charles: Le processus est en cours. Nous attendons de la Tunisie qu’elle envoie à Londres (siège de la BERD, ndlr) les documents officialisant sa demande d’adhésion. Après cela, nous aurons des discussions avec la partie tunisienne puis des consultations avec les 61 pays actionnaires de la banque pour leur demander leur avis sur la demande d’adhésion de la Tunisie. Cela devrait normalement marcher, car le G8 a déjà dit que la Tunisie devrait être membre. Donc, c’est seulement une question de procédure.
Quand la coopération de la BERD avec la Tunisie pourra-t-elle démarrer?
Une fois la Tunisie devenue membre –en janvier prochain si le gouvernement tunisien envoie les documents rapidement-, la coopération technique pourra commencer, par exemple dans le secteur du transport. Pour les investissements, il faudra attendre la ratification de l’accord d’adhésion qui pourrait intervenir d’ici le début de l’été 2012.
Comment et dans quel domaine la BERD va-t-elle intervenir en Tunisie?
Nous sommes en train d’écouter la partie tunisienne au sujet des besoins du pays. Mais nous pouvons nous engager dans quatre secteurs. D’abord, l’aide au développement de la petite et moyenne entreprise dans laquelle nous avons acquis une grande expérience dans les pays d’Europe centrale et orientale. A cet effet, nous accordons des lignes de crédit aux banques qui, elles, en ouvrent l’accès aux PME, essentielles pour la croissance et la création d’emplois.
Ensuite, les infrastructures municipales car les villes ont de gros problèmes avec les routes, l’accès à l’eau potable, l’évacuation des eaux usées, etc.
De même, nous soutenons les programmes d’efficacité énergétique, parce que la Tunisie importe une grande partie de l’énergie qu’elle consomme, du pétrole; cela coûte très cher et il est important pour l’industrie notamment de réduire la facture.
Enfin, l’agriculture et l’industrie agroalimentaire entrent dans notre rayon d’action.
Mais nous nous impliquons également dans les actions ayant pour objectif de moderniser le secteur financier et d’améliorer en particulier la capacité et l’efficacité des banques dans le financement des PME.
A-t-on déjà une idée de l’enveloppe financière qui va être allouée au programme de coopération qui sera mis en œuvre en Tunisie?
C’est difficile à dire parce que seul le montant consacré à quatre pays de la région (Tunisie, Egypte, Maroc et Jordanie) a été fixé, c’est-à-dire 2,5 milliards d’euros par an à partir de 2012. Pour les pays, cela dépendra des besoins.
La BERD a déjà entrepris de recruter un consultant en vue de lancer une action dans le secteur du transport…
-C’est vrai, nous avons déjà identifié le transport comme secteur cible et pourrions commencer par-là notre action en Tunisie. L’objectif est d’améliorer les transports publics, essentiellement en travaillant directement avec les villes, et de mettre en place un partenariat entre les secteurs public et privé. Les citoyens doivent percevoir une amélioration dans leur vie quotidienne pour réduire les risques d’impatience.