Fréquences “en or” : les quatre opérateurs candidats aux enchères pour la 4G

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Un homme pianote sur un smartphone (Photo : Kim Jae-Hwan)

[15/12/2011 12:21:44] PARIS (AFP) Les quatre grands opérateurs français Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free ont sans surprise déposé leur candidature au deuxième round d’enchères pour les “fréquences en or” de téléphonie mobile de quatrième génération, dont l’Etat espère tirer au moins 1,8 milliard d’euros.

Une fois opérationnelle sur le territoire, la 4G permettra des débits pour les téléphones mobiles allant jusqu’à plus de 100 mégabits par seconde, et donc pratiquement les mêmes capacités que l’on a chez soi depuis sa ligne fixe internet très haut débit. Actuellement, la 3G permet d’avoir jusqu’à quelques mégabits seulement sur son mobile.

Il est donc vital pour les grands opérateurs de détenir ces licences qui leur permettront d’aller dans le sens du marché: l’engouement pour les smartphones, ces téléphones intelligents qui permettent de surfer sur internet, de jouer et de regarder des vidéos et conduisent donc les utilisateurs à utiliser des quantités exponentielles de bande passante.

L’autorité de régulation des télécoms, l’Arcep, va désormais examiner la recevabilité des dossiers, “selon la procédure prévue par l’appel à candidatures”. Elle annoncera les résultats dans les prochaines semaines, et dévoilera à ce moment le montant que les opérateurs ont mis sur la table, ainsi que l’attribution des lots.

En septembre, lors du premier tour d’enchères, Orange, SFR, Bouygues et Free avaient déboursé un total 936 millions d’euros, alors que le prix plancher avait été fixé par l’Etat à 700 millions, pour remporter les quatorze lots de fréquences 4G, situées sur la bande 2,6 GHz.

Pour ce deuxième tour d’enchères, l’Etat attend au moins 1,8 milliards d’euros, mais à l’image du premier round, il pourrait empocher plus qu’attendu, même si depuis septembre, la conjoncture macro-économique s’est détériorée.

– des fréquences pour vingt ans –

Les quatre nouveaux lots, issus des fréquences basses libérées par le passage de l’analogique au numérique ainsi que d’autres autrefois occupées par le ministère de la Défense, sont également appelés “fréquences en or” car elles sont plus rares et donc plus chères.

Les licences d’exploitation sont en effet attribuées pour une durée de 20 ans.

“L’attribution de ces nouvelles fréquences va être structurante pour les dix prochaines années car aucune nouveau spectre ne devrait être dégagé avant 2020 au moins”, a expliqué Laurent Zenou, analyste de Tera Consultants à l’AFP.

Seul inconnu, le sort réservé à un des quatre lots qui utilisera un canal de fréquence très voisin de celui par lequel transite la télévision numérique terrestre TNT, ce qui risque de générer un brouillage “ponctuel” pour les usagers de la télévision. Les opérateurs pourraient se montrer frileux à mettre le prix pour ce lot car ils pourraient supporter les frais de neutralisation de ces brouillages.

Le déploiement effectif de cette nouvelle technologie prendra sans doute plusieurs années: le cahier des charges prévoit l’obligation pour les opérateurs retenus de couvrir 99,6% d’ici 15 ans pour le 800 MHz.

A titre de comparaison, un tel niveau de couverture de la population a été atteint il y a seulement deux ans pour la 2G (soit le GSM), et ne sera atteint que fin 2013 pour la 3G actuellement utilisée par les téléphones multifonctions.