La Russie s’engage à aider la zone euro, lors d’un sommet à Bruxelles

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ésident russe Dmitri Medvedev (c), le 15 décembre 2011 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

[15/12/2011 16:21:47] BRUXELLES (AFP) Le président russe Dmitri Medvedev a promis jeudi de soutenir les efforts de la zone euro pour surmonter la crise de la dette, mais a balayé les critiques des Européens sur les résultats contestés des élections dans son pays.

“Au final, seule l’Europe peut s’aider elle-même”, a affirmé M. Medvedev à l’issue du dernier sommet UE-Russie de sa présidence, à Bruxelles.

Il est néanmoins de l’intérêt des autres pays de “créer les conditions pour que l’Europe puisse se libérer au plus vite de cette crise”, a-t-il ajouté devant la presse.

Pour cela, la Russie est “prête à investir” dans l’opération de sauvetage de la zone euro via le Fonds monétaire international (FMI), comme Moscou l’a déjà envisagé.

“Nous sommes prêts à examiner d’autres mesures d’assistance”, a annoncé M. Medvedev sans donner de détails financiers.

Ce soutien de Moscou pourrait aller jusqu’à 20 milliards de dollars, a précisé en marge de la rencontre Arkadi Dvorkovitch, le conseiller spécial du chef de l’Etat russe pour les questions économiques.

Il a confirmé d’une part la volonté de son pays de débloquer une première tranche de 10 milliards de dollars, déjà évoquée il y a quelques semaines.

“Nous sommes disposés à envisager dix milliards de dollars supplémentaires” à condition que la zone euro puisse avancer sur son objectif initial d’atteindre une puissance de feu financière de 1.000 milliards d’euros pour son fonds de sauvetage. Or, jusqu’ici, la zone euro a dû revoir à la baisse cet objectif.

La Russie a un intérêt personnel immédiat à voir la zone euro se redresser. La crise de la dette provoque en effet une dépréciation du taux de change de l’euro, alors que “41% des réserves de change russes sont libellées en euro”, a rappelé M. Medvedev.

La monnaie commune a dégringolé mercredi sous le seuil de 1,30 dollar pour la première fois depuis janvier, avant de légèrement remonter jeudi.

La Russie est par ailleurs le troisième partenaire commercial des 27, avec des échanges qui ont rebondi de 27% au cours des neuf premiers mois de 2011. Ils sont nettement à l’avantage des Russes, avec un excédent de 67 milliards d’euros sur la période, essentiellement grâce aux exportations énergétiques.

Dans ce contexte d’urgence économique, les contentieux politiques entre Bruxelles et Moscou sont passés au second rang même si les dirigeants européens ont interpellé M. Medvedev sur les résultats contestés des législatives du 4 décembre.

Le président de l’UE Herman Van Rompuy a réitéré les “préoccupations” européennes sur l’équité du scrutin tout en accordant un satisfecit à Moscou sur la bonne tenue des grandes manifestations du week-end dernier.

Elles “ont été pacifiques et les autorités les ont très bien gérées, de mon point de vue”, a-t-il estimé.

Pour sa part, M. Medvedev a déclaré ne “pas être concerné” par le souhait du Parlement européen de voir organisées de “nouvelles élections libres et régulières” en Russie. “Je n’ai pas à faire de commentaires, car cela ne me concerne pas”, a-t-il répondu.

Les dirigeants européens ont salué la signature, prévue vendredi, de l’accession de la Russie à l’Organisation mondiale du Commerce, susceptible de renforcer les liens économiques entre les deux partenaires.

Le sommet a également débouché sur de nouvelles avancées dans la longue négociation en cours pour supprimer par étapes les visas entre la Russie et l’UE. Les dirigeants se sont gardés d’annoncer une échéance pour ces pourparlers complexes.

Quelque 2,5 millions de Russes se rendent chaque année dans les pays de l’espace Schengen tandis qu’un million et demi d’Européens visitent la Russie, selon l’ambassade russe à Bruxelles.