érence de presse à Paris, le 8 décembre 2011 (Photo : Eric Piermont) |
[15/12/2011 21:42:54] PARIS (AFP) Les prévisions de croissance publiées jeudi par l’Insee posent à nouveau la question de la capacité de la France, plus que jamais soumise à la pression des agences de notation, à respecter ses engagements d’assainissement budgétaire.
Paris s’est engagé à ramener le déficit public de 7,1% du produit intérieur brut (PIB) l’an dernier à 5,7% cette année, puis 4,5% en 2012 et 3% en 2013.
Le gouvernement, après avoir revu sa prévision de croissance pour 2012 à 1% au lieu de 1,75%, a annoncé le 7 novembre un deuxième plan de rigueur fondé sur ce nouveau chiffre de croissance et la baisse des recettes fiscales qu’il implique.
Mais depuis, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a drastiquement revu fin novembre sa prévision de croissance pour la France à un maigre 0,3%, alors que six mois auparavant elle tablait encore sur 2,1%.
La France a néanmoins maintenu sa prévision de 1%.
Jeudi, l’Insee a annoncé prévoir une brève récession sur le dernier trimestre de cette année et le premier trimestre 2012, suivie d’une timide reprise de 0,1% au deuxième trimestre.
Avec pour conséquence un acquis de croissance nul pour 2012 en date de fin juin.
Les experts de l’institut ont donc calculé jeudi au cours d’une conférence de presse que dans un tel scénario, il faudrait une croissance de 1,3% sur chacun des deux derniers trimestres pour réaliser le fameux 1%. Un objectif “difficile” à atteindre, selon Sandrine Duchêne, chef du département de la conjoncture de l’Insee.
Cependant, afin d’absorber le choc d’une croissance en berne sans nouvelle ponction fiscale ou coupes dans les dépenses publiques, le gouvernement dit disposer d’une cagnotte de 6 milliards d’euros ménagée dans le budget 2012.
Ces six milliards “ne seront pas dépensés par les administrations” et pourraient être “annulés si la croissance est faible”, avait déclaré le 6 décembre le Premier ministre François Fillon, assurant que ce matelas de sécurité permettrait d’absorber le manque à gagner fiscal induit par une croissance ramenée à 0,5%.
Pour atteindre ce plancher de 0,5%, la croissance devrait s’élever à 0,6% sur chacun des deux derniers trimestres de 2012, ont indiqué jeudi à l’AFP les experts de l’Insee.