à Bruxelles le 14 décembre 2011 (Photo : Geertje de Waegeneer) |
[17/12/2011 11:50:26] BRUXELLES (AFP) La Belgique va devoir consentir des “efforts importants” pour impérativement réduire son déficit budgétaire à moins de 3% de son PIB en 2012 et éviter d’être à nouveau dégradée, a déclaré samedi le ministre des Finances Steven Vanackere.
La décision de l’agence financière Moody’s d’abaisser vendredi de deux crans, de Aa1 à Aa3, la note attribuée à la dette de la Belgique, n’est “pas une bonne nouvelle” et confirme que “l’accord de gouvernement qui annonce que le déficit doit chuter en dessous de 3% en 2012 doit absolument être réalisé”, a-t-il déclaré à la radio flamande VRT.
“Il ne sera pas possible de faire des compromis par rapport à cette ambition” et la Belgique devra “mener 2, 3 ou 4 fois par an des contrôles budgétaires” pour ce faire, a estimé M. Vanackere.
“Nous appartenons toujours à la liste des meilleurs pays, mais si nous ne prenons pas garde, nous serons encore dégradés”, a-t-il averti.
“Nous devons passer par une phase d’efforts importants”, a-t-il conclu.
La coalition droite-centre-gauche au pouvoir s’est mise d’accord pour un plan d’économie de 11,3 milliards d’euros pour 2012, destiné à réduire le déficit budgétaire à 2,8% du PIB, soit sous la barre des 3% requise par l’Europe.
Selon l’économiste belge Etienne de Callataÿ, le gouvernement “va devoir prendre des mesures additionnelles dans les mois qui viennent”.
Moody’s a justifié sa décision par la détérioration des conditions de financement pour les Etats de la zone euro, les risques pour la croissance de l’économie belge et le coût budgétaire que pourrait avoir le sauvetage de banques, dont Dexia.
Une note “Aa3” correspond à un émetteur de dette de bonne qualité. La perspective est toutefois “négative”, ce qui signifie que l’agence pense qu’elle pourrait encore abaisser la note.
Le pays est noté “AA” par Standard and Poor’s (la troisième meilleure note possible), et “AA+” par Fitch (deuxième meilleure note).
Le déficit public de la Belgique devrait atteindre 4,2% du PIB fin 2011, très au dessus de l’objectif de 3,6% fixé par le gouvernement, selon une étude de banque nationale citée par le quotidien belge l’Echo.
La dette publique du royaume est également très élevée. Elle était de 340 milliards d’euros en 2010, soit 96,2% du PIB, et selon les prévisions citée par la Commission européenne, elle devrait représenter 97,2% du PIB en 2011 et 99,2% en 2012.