Je pense que la Tunisie jouit d une considération en Afrique plutôt que parmi les pays arabes. De ce fait donc, elle doit tirer les conséquences politiques et économiques. Un dernier épisode –et non des moindres- vient d’être vécu, mais malheureusement passé inaperçu et qui a peu été relaté par les médias tunisiens.
En effet, un tunisien accusé un acte terroriste devant l’ambassade de France à Bamako au Mali, faisant un mort et plusieurs blessés graves, suite auquel la justice malienne l’avait condamné par la peine de mort. Sur un appel du nouveau président Moncef Marzouki à son homologue malien Amadou Toumani Touré (ATT pour les intimes), il a été gracie et il va être expédié vers la Tunisie.
Mais voyez bien la différence entre ce pays africain, qui ne partage pratiquement rien avec nous, et l’Irak, pays arabe et musulman, où, il y a quelques semaines, le Premier ministre irakien Nouri El Maliki avait refusé les appels du gouvernement tunisien et des associations des droits de l’homme, pour gracier le jeune tunisien Yousri Trigui, qui fut finalement exécuté par les autorités irakiennes. Sa dépouille a été, par la suite, restituée à sa famille.
Ici, il ne s’agit pas de juger s’ils sont ou non coupables, ou si leur condamnation est justifiée ou non, on n’est pas bien placé pour le faire. Cependant, force est de constater qu’il y a là une différence énorme entre un pays africain, en l’occurrence le Mali, qui a été sensible à l’appel du peuple tunisien et de sa classe politique, et un pays arabe qui a totalement été sourd à tous les appels, malgré la position du peuple tunisien et l’histoire qui lient les deux peuples.
Cet exemple met de façon spectaculaire l’appartenance beaucoup plus de la Tunisie au continent africain qu’au monde arabe. Le geste du président malien et celui du Premier ministre Irakien le confirment. Le Mali se doit d’être traité, désormais, par les Tunisiens comme un pays “frère et ami“.
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