Crise de l’euro : l’UE appelle le reste du monde à renflouer le FMI

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écembre 2011 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

[19/12/2011 20:13:28] BRUXELLES (AFP) L’Union européenne a lancé lundi un appel au reste du monde pour qu’il l’aide à renflouer le Fonds monétaire international et par ce biais à lui donner les moyens ensuite de soutenir la zone euro dans ses efforts pour circonscrire la crise de la dette.

“L’Union européenne apprécierait que les membres du G20 (le forum des pays riches et émergents, ndlr) ainsi que d’autres pays membres du FMI financièrement solides soutiennent les efforts visant à préserver la stabilité financière mondiale en contribuant à augmenter les ressources du FMI”, a indiqué le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, dans un communiqué.

Cet appel a été lancé à l’issue d’une conférence téléphonique des ministres européens des Finances visant à trouver les moyens de renforcer leur pare-feu financier contre la crise, via le Fonds monétaire international.

A cette occasion, les dix-sept pays de la zone euro ont confirmé vouloir “fournir 150 milliards d’euros supplémentaires” au FMI “sous forme de prêts bilatéraux”, a souligné M. Juncker.

Ce chiffre avait été évoqué lors du dernier sommet des dirigeants européens des 8 et 9 décembre, ainsi que l’objectif global de parvenir à une enveloppe de 200 milliards d’euros en incluant les contributions d’autres pays de l’UE ne faisant pas partie de l’Union monétaire.

Problème: la Grande-Bretagne a campé lundi lors de la réunion sur son refus de délier les cordons de sa bourse dans l’immédiat. Londres ne veut pas abonder pour la seule zone euro et n’est prête à envisager une nouvelle contribution au FMI que dans le cadre d’un effort international très large incluant les pays du G20.

“Le Royaume-Uni a toujours été prêt à envisager des ressources supplémentaires pour le FMI mais pour sa mission mondiale”, autrement dit pas spécifiquement pour aider la zone euro à résoudre la crise de la dette, et “dans le cadre d’un accord global”, a indiqué un porte-parole du gouvernement britannique dans un communiqué diffusé à Bruxelles.

Le communiqué de M. Juncker, qui préside le forum des ministres des Finances de la zone euro, se borne diplomatiquement à indiquer que “le Royaume-Uni a indiqué qu’il définira sa contribution au début de l’année prochaine dans le cadre du G20”.

Parmi les dix pays de l’Union européenne non membres de la la zone euro, seuls quatre se sont fermement engagés lundi lors de la réunion téléphonique à mettre la main au portefeuille: la République tchèque, la Suède, le Danemark et la Pologne.

A ce stade, il n’est donc pas certain que l’Europe atteigne son but de 200 milliards d’euros, objectif visant à montrer l’exemple au reste du monde.

La directrice générale du FMI, la Française Christine Lagarde, fait campagne pour que les ressources de son institution soient augmentées.

Mais au sein du G20, les pays émergents comme la Chine ou la Russie se font encore prier pour mettre au pot. Et les Etats-Unis refusent de financer le sauvetage de la zone euro, estimant que les Européens ont les moyens suffisants pour se tirer d’affaire.

L’administration américaine fait valoir qu’elle a elle-même des problèmes de dette importants à régler. La dette des Etats-Unis représente environ 100% du PIB du pays. De plus, toute aide directe éventuelle devrait recevoir l’aval du Congrès, ce qui semble très difficile vu l’hostilité de nombreux élus américains.