à Beaune dans le centre de la France, le 16 novembre 2008 (Photo : Jeff Pachoud) |
[20/12/2011 17:22:19] PARIS (AFP) Les ventes aux enchères ne semblent pas souffrir de la crise : Christie’s, Sotheby’s et Artcurial ont fini l’année avec des ventes en hausse en France, et l’hôtel Drouot a vu les siennes également progresser, même si le marché est apparu plus tendu au deuxième semestre.
Comme l’an dernier, les maisons d’enchères anglo-saxonnes Christie’s et Sotheby’s, qui se livrent une concurrence acharnée pour attirer les vendeurs et les collections, ont fini l’année au coude-à-coude dans l’Hexagone.
Christie’s est arrivé en tête, comme en 2010, avec des ventes de plus de 195 millions d’euros, en hausse de plus de 10% par rapport aux 176,5 millions d’euros de l’an dernier.
C’est la troisième meilleure année pour la maison depuis dix ans, après 2009, marquée par la vente exceptionnelle de la collection Yves Saint Laurent et Pierre Bergé, et 2006. Cette année, elle a réalisé 21 ventes au-dessus de un million d’euros.
Juste derrière, Sotheby’s a affiché des ventes de 190 millions d’euros, soit une hausse de 8,6% par rapport aux 175 millions de 2010. C’est le record historique pour la maison d’enchères en France depuis dix ans, avec cette année 29 adjudications supérieures à un million d’euros.
La maison française Artcurial Briest Poulain F.Tajan est arrivée en troisième position derrière ses deux concurrentes anglo-saxonnes, avec le résultat “le plus important de son histoire”.
Elle a enregistré des ventes de 127 millions d’euros, en forte hausse de 23% par rapport à 2010, grâce notamment à sept lots vendus à plus de un million d’euro, dont un tableau de Nicolas de Staël adjugé sept millions.
Quant à l’hôtel de ventes parisien Drouot, il a annoncé un chiffre d’affaires en hausse d’au moins 7,7% à 475 millions d’euros, avec cette année quinze ventes supérieures à un million d’euros.
Second semestre plus difficile
Le secteur des ventes aux enchères a donc bien résisté à la crise économique en France, et même continué à croître de manière insolente.
“On peut dire que le marché français se porte plutôt bien, à l’image de ce qui se passe dans le monde” dans le secteur, souligne Francis Briest, co-président d’Artcurial.
ères chez Drouot, le 13 janvier 2011 à Paris. (Photo : Martin Bureau) |
“L’économie aujourd’hui ne nous gêne pas trop. Au contraire, elle nous aide peut-être”, a-t-il ajouté, estimant qu'”il suffit qu’il y ait un détournement d’un petit peu d’argent de la Bourse”, incertaine en ce temps de crise financière, pour doper le marché des ventes aux enchères, qui s’élève à environ un milliard d’euros par an en France.
De manière générale, les ventes de chefs-d’oeuvre et d’objets d’exception ont continué à bien se porter en 2011, soulignent les professionnels, avec des achats souvent réalisés par des acheteurs étrangers fortunés, mais la crise s’est fait sentir sur les ventes moins prestigieuses, particulièrement au deuxième semestre.
Pour le président de Sotheby’s France, Guillaume Cerutti, à la première lecture, “le marché de l’art résiste très bien au contexte économique, mais si “l’on passe cette première image (…) le marché est beaucoup plus exigeant, les choses sont moins faciles”.
“Les ventes du deuxième semestre, à part quelques exceptions, ont été plus difficiles”, souligne-t-il.
“On subit les effets de la crise, mais pas sur les chefs-d’oeuvre et les oeuvres importantes, où il y a une concurrence qui fait que ces oeuvres se vendent extrêmement cher”, renchérit François de Riqlès, président de Christie’s France.
“Les effets de la crise se font plus sentir sur le moyen de gamme et le bas de gamme”, ajoute-t-il.