L’adhésion en cours de la Tunisie à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) excite, ces jours-ci, plus d’un en Tunisie. Même certains économistes, pourtant bien avertis, sont tombés dans le piège de l’émotion et déclarent y percevoir l’institution appropriée pour accompagner la transition démocratique tunisienne et fournir les financements adéquats.
Mais à regarder de près, il n’y a pas de quoi pavoiser. Si on croit les déclarations «off the record» de son directeur de communication, Jonathan Charles, contrairement à ce que croient certains, la BERD ne fera pas de cadeaux à la Tunisie. Selon lui, la BERD est disposée certes à prêter de l’argent à la Tunisie et autant que sa capacité d’absorption le permet, mais aux taux du marché, bien au taux du marché.
Lorsqu’on sait que la notation souveraine de la Tunisie a été abaissée, en mars 2011 à BBB-, avec comme corollaire immédiat l’augmentation des taux d’intérêt sur le marché, il y a de quoi bien réfléchir avant de s’engager dans cette voie.
M. Jonathan vient de participer, à Tunis, à un débat autour du thème «Stimuler la croissance et l’investissement pendant la transition, quelles perspectives pour l’économie tunisienne».
Pour mémoire, la BERD, qui a acquis une forte expertise en accompagnant les transitions démocratiques des Pays d’Europe Centrale et Orientale (PECO) lors de leur transition à la démocratie, à la fin des années 80, a consacré une enveloppe globale de 2,5 milliards d’euros au financement de projets dans les pays arabes qui ont connu des révolutions (Tunisie, Egypte, Libye…).
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