Eurocopter poursuit son expansion en Asie grâce à une stratégie de partenariat

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à Shenyang, dans le nord-est de la Chine

[21/12/2011 16:53:50] PARIS (AFP) Eurocopter, filiale du géant européen EADS, a annoncé mercredi une nouvelle vente d’hélicoptères en Chine, poursuivant sa progression en Asie basée sur une stratégie innovante de partenariats.

Eurocopter a décroché un contrat, évalué à 150 millions d’euros, pour livrer sept hélicoptères lourds EC225 à un opérateur chinois qui dessert les plateformes pétrolières en mer.

Né en 1992 de la fusion de constructeurs français (Aerospatiale) et allemand (Messerschmitt-Boelkow-Blohm), Eurocopter est devenu le premier fabriquant mondial d’hélicoptères civils. Son chiffre d’affaires a atteint 5 milliards d’euros cette année, contre 2,2 milliards il y a dix ans, et le groupe prévoit de réaliser 8 milliards d’euros en 2015.

Il a développé un réseau mondial de filiales pour rester au plus près de ses clients, noué des alliances industrielles et même créé des coentreprises en Chine et en Corée du sud qui développent leurs propres modèles.

Ainsi Avicopter, coentreprise avec la firme chinoise Avic, construit un hélicoptère de 7 tonnes capable d’emporter jusqu’à 16 passagers, le EC175, dont la première livraison est prévue en 2012.

En Corée, le Surion, un hélicoptère de transport de troupes de 8,6 tonnes, a été développé avec Korea Aerospace Industries (KAI) pour l’armée sud-coréenne. Il doit également être livré à partir de l’année prochaine.

Eurocopter le commercialisera pour le compte de la KIA et vise les marchés indonésien, thaïlandais et indien.

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é à Istres (Photo : Anne-Christine Poujoulat)

La coopération inscrite dans l’ADN

“La coopération avec des partenaires locaux est inscrite dans notre ADN. Jusqu’à présent nous n’avons pas été beaucoup copiés par nos concurrents”, a déclaré à l’AFP le directeur exécutif d’Eurocopter, Lutz Bertling.

M. Bertling donne plusieurs raisons à cette stratégie d’implantation locale.

Tout d’abord rester proche des clients pour la maintenance d’appareils à fort contenu technologique.

Ensuite, “l’implantation dans le paysage industriel d’un pays donne accès à de nouvelles commandes des gouvernements”, dit-il.

“Mais il nous donne aussi accès à un réservoir de jeunes ingénieurs pour l’avenir alors qu’en Europe, le réservoir diminue”. Eurocopter recrute dans les universités étrangères et leur offre des formations de neuf mois en Allemagne.

Enfin, explique-t-il, “en Asie les contacts personnels comptent beaucoup plus que les contrats écrits”.

“L’Asie est le marché qui croît le plus vite et sera à terme le premier au monde”, prédit M. Bertling.

Eurocopter compte sur une croissance de 20% par an dans les cinq prochaines années sur cette région qui représente déjà près d’un quart de son chiffre d’affaires annuel.

“Le potentiel de croissance est absolument énorme”, affirme Norbert Ducrot, vice-président et patron des ventes en Asie. La Chine, par exemple, ne compte encore que quelque 150 hélicoptères, contre 1.000 en France et 10.000 aux Etats-Unis, souligne-t-il.

Le modèle de partenariat a rencontré un tel succès que les concurrents d’Eurocopter commencent à le suivre. “Quand les Coréens ont annoncé cette année qu’ils cherchaient un partenaire pour construire des hélicoptères d’attaque, tout le monde était là, Sikorsky, Bell, AgustaWestland et nous”, raconte M. Ducrot.

Eurocopter s’est taillé une part de 49% du marché mondial civil et parapublic (services d’urgence, polices par exemple), devant AgustaWestland (du groupe italien Finmeccanica), et tient 30% du marché militaire, encore dominé par les américains Boeing, Bell et Sikorsky.